La production du gaz renouvelable en France a enregistré une nette progression en 2023. Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et les opérateurs des réseaux gaziers annoncent une augmentation de 31% par rapport à l’année 2022.
C’est un véritable bond qu’a réussi, l’an dernier, la production du gaz renouvelable en France. Les chiffres du Syndicat des énergies renouvelables (SER) et les opérateurs des réseaux gaziers – Gaz et Territoires, GRDF, GRTgaz, et Teréga, publié dans l’édition 2023 du Panorama des gaz, mettent en exergue une reprise amorcée « après un ralentissement des projets de production de biométhane constaté depuis 2021 ».
Le secteur se réjouit d’une « nouvelle dynamique ». « Avec plus d’une centaine de nouveaux projets inscrits au registre des capacités à la suite de la revalorisation du tarif d’achat en juin 2023, la filière redémarre », indique la publication. Cette avancée est à mettre à l’actif de la méthanisation, cette « filière qui a démontré son efficacité, en attente de plus de visibilité », mentionne la dernière édition du Panorama des gaz. « Les quantités de biométhane (issu de la méthanisation de biodéchets, notamment agricoles, alimentaires, boues de stations d’épuration…) injectées dans les réseaux de gaz ont encore progressé en 2023, pour atteindre 9,1 TWh soit +31% comparés à 7,0 TWh fin 2022 », signale le SER.
Au 31 décembre 2023, « 652 installations injectaient du biométhane sur notre territoire, dont 139 nouvelles », soit une de production de 11,8 TWh par an. Des performances qui équivalent à la capacité de production de deux réacteurs nucléaires, est-il relevé par « les acteurs du secteur, qui visent 60 TWh en 2030, 70 TWh si on inclut le biogaz générant de l’électricité et celui produisant directement de la chaleur ». « Quintupler est un objectif absolument raisonnable, si la volonté politique est là », a souligné mardi la directrice générale de GRDF, Laurence Poirier-Dietz, citée par l’AFP.
Urgence à encadrer cet essor pour le pérenniser
En effet, « ces bons résultats ne doivent pas masquer le ralentissement qu’a connu la filière sur le second semestre 2023, conséquence de la modification du cadre économique fin 2020 », nuance le secteur. « Depuis novembre 2020, les projets supérieurs à 25 GWh/an ne disposent d’aucun mécanisme de soutien pérenne », alerte la filière qui « souligne l’urgence de la publication rapide du second décret d’application relatif au dispositif extrabudgétaire des Certificats de Production de Biogaz (CPB) ».
Aussi, la filière plaide « pour la mise en œuvre rapide des appels à projets pour le biométhane non injecté à usage carburant (BioGNV) ». Tout comme pour la pyrogazéification comme « annoncé au printemps 2023 », surtout qu’une cinquantaine de projets du genre sont déjà identifiés dans tous les territoires et se tiennent prêts à engager une phase de développement industriel en France comme en Europe, souligne la filière.
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