La Tunisie traverse une période difficile sur tous les plans. Elle est en proie à une crise politique et économique aiguë. Après les institutions internationales, comme l'Union européenne, la France, qui a longtemps joué le rôle de protecteur de ce pays d'Afrique du Nord, envisage de lui venir en aide, notamment pour gréer les flux migratoires.
En effet, le ministre de français de l'Intérieur, Gerald Darmanin, a annoncé le 19 juin, lors de sa visite en Tunisie, que la France allait offrir à ce pays 25,8 millions d'euros, pour l'aider à « arrêter » les bateaux transportant des migrants en Méditerranée. Le ministre a indiqué que cet argent servirait aussi à financer des équipements et des formations. Cette aide française s'ajoute donc à l'enveloppe de 105 millions d'euros que le président de la Commission européenne a annoncée au début du mois pour aider la Tunisie à faire face à la forte augmentation du nombre de départs de migrants.
Face aux déclarations des responsables européens sur les flux migratoires transitant par la Tunisie, le Président tunisien a été catégorique. La Tunisie ne fera pas le gendarme pour l'Europe. « La Tunisie refuse d’être un pays de transit ou un lieu d’établissement », a-t-il insisté. Gerald Darmanin a appuyé les déclarations du président tunisien en relativisant leur portée. « Le rôle de la Tunisie n'est pas d'être un garde-côte, mais nous nous efforçons de minimiser les départs », a-t-il déclaré.
Darmanin veut exécuter les OTQF destinées aux Tunisiens
Le ministre français de l'Intérieur a également profité de l'occasion pour essayer d'exécuter les obligations de quitter le territoire français (OQTF) destinées aux ressortissants tunisiens en France. Il a soumis aux autorités une liste de citoyens que la France souhaite renvoyer dans leur pays d'origine. De leur côté, les autorités tunisiennes ont demandé à la France d'être plus souple en ce qui concerne les visas pour ses citoyens, selon Darmanin.
Il faut dire que l'Europe s'active pour aider ce pays d'Afrique du Nord, en proie à des crises multiples. L'Union européenne est allée jusqu'à lui offrir une aide de plus d'un milliard de dollars. Un soutien conditionné, cependant, par l'acceptation des conditions du Fonds monétaire international (FMI).