Tandis que l’inflation commence à perdre de la vigueur en France, l’éventualité d’une déflation se fait de plus en plus pressante à l’approche de l’année 2024. Un tel ralentissement de l’économie française pourrait bien entraîner une récession.
La dette publique française a atteint un pic historique au premier trimestre 2023, s’élevant à 3 013,4 milliards d’euros, représentant ainsi 112,5 % du PIB. Cette dette a augmenté de 638,5 milliards d’euros depuis 2020, tandis que la croissance du PIB n’a augmenté que de 238,9 milliards d’euros. Cette divergence croissante entre ces deux valeurs met en évidence la détérioration de l’efficacité de la dette publique. Par conséquent, la France pourrait vivre le même scénario que l’Allemagne et l’ensemble de la zone euro.
Malgré une inflation élevée en 2022, la France a réussi à éviter la récession grâce à l’augmentation de la dette publique. Cependant, les indicateurs avancés de l’activité économique ont enregistré une chute dramatique en juin 2023, annonçant ainsi le risque d’une récession. Dans le détail, un recul de la consommation des ménages en France, qui a longtemps été le principal moteur de la croissance, est prévu jusqu’au troisième trimestre 2023.
Cette situation découle notamment d’une diminution des perspectives d’achat des ménages, ce qui laisse entrevoir un éventuel échec des soldes d’été. La récession pourrait ainsi engendrer plusieurs conséquences négatives. Les défaillances d’entreprises pourraient augmenter, entraînant une diminution des revenus et de la consommation. De plus, la baisse de l’activité économique et l’augmentation du chômage pourraient conduire à des déficits publics plus importants, contribuant ainsi à accroître la dette publique.
Le cycle vicieux de la récession
En dépit des déclarations récentes du gouvernement, qui a affirmé que l’inflation ne diminuerait pas, il devient de plus en plus probable qu’il y ait une forte baisse de l’inflation, voire une déflation. Cette probabilité est étayée par la diminution de l’inflation en France à 4,5 % en juin, ainsi que par la forte chute des prix à la production observée ces derniers mois. La récession crée un cercle vicieux qui peut perturber l’économie. En cas d’augmentation des faillites d’entreprises, la destruction d'emplois qui en découle entraîne une diminution des revenus, ce qui se traduit par une baisse de la consommation et de l’activité économique.
Lorsque l’activité diminue et que le chômage augmente, les déficits publics augmenteront également, provoquant ainsi une hausse de la dette publique. À son tour, cette situation génère une nouvelle augmentation des taux d’intérêt des obligations d’État, ce qui rend les crédits plus coûteux.
Les signes annonciateurs de la déflation
Alors que la récession se profile, un autre phénomène pourrait émerger : la déflation. La diminution de la demande globale entraîne inévitablement une baisse des prix. Malgré les récentes déclarations du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, et de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, affirmant que l’inflation ne diminuerait pas, il est prudent d’être attentif. L’écart entre ces déclarations et la réalité économique, marquée par la baisse de l’inflation en France à 4,5 % en juin, renforce la possibilité d’une forte diminution de l’inflation.
Il faut savoir que la baisse des prix à la production fait partie des signes annonciateurs de la déflation. En France, les prix à la production observés ont chuté de 5,4 % entre avril et mai. Leur variation annuelle a ainsi décliné de 27,9 % en août 2022 à 3,4 % en mai 2023, atteignant son niveau le plus bas depuis février 2021.
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