La France et le Maroc traversent une crise politique qui ne fait que s’aggraver. Les liens entre les deux pays sont sous tension, réduisant leurs échanges diplomatiques au strict minimum. Le Maroc ne voulait pas de la venue du président français, Emmanuel Macron, sur son territoire, conduisant à des reports successifs de sa visite. Ce climat de discorde touche aussi les relations économiques avec l’annulation de la visite de Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef.
Le contexte actuel est donc peu favorable au renforcement des échanges économiques entre les deux pays. Pourtant, en 2022, alors que la crise couvait toujours, la France a été le premier investisseur étranger au Maroc, devant les États-Unis et les Émirats arabes unis. Les touristes français sont les plus nombreux à visiter le royaume avec plus d’un million de touristes au premier trimestre 2023.
La France conserve également sa première place en termes d’investissements directs étrangers (IDE) au Maroc. Cependant, depuis l’arrivée de Macron à la présidence, la France a cédé sa place à l’Espagne en tant que premier partenaire commercial du Maroc. Il est évident que le Maroc et la France sont de grands partenaires économiques. Mais ces derniers mois, la crise politique commence à avoir des retombées tangibles sur le partenariat entre les deux pays. En effet, les accords économiques sont d’abord signés par les responsables politiques. Et comme ces responsables n’échangent plus de visite, certains accords restent en standby.
Brouille diplomatique France – Maroc : l’Allemagne et la Russie gagnent des points
Les deux pays qui ont tout intérêt à apaiser leurs relations diplomatiques butent toujours sur la question du Sahara occidental. Le Maroc exige à la France de reconnaître la marocanité de ces territoires. La France ne veut pas s’engager sur cette voie pour ne pas perdre l’Algérie. En attendant, d’autres pays prennent plus de place au royaume. Les États-Unis, l’Espagne, et également Israël, tirent leur épingle du jeu. A ceux-là, il faut ajouter l’Allemagne qui tisse dans l’ombre une nouvelle approche de ses relations avec le royaume. L’Allemagne a gagné, à titre d’exemple, le marché de l’hydrogène vert, convoité par des entreprises françaises.
La Russie est également présente dans un secteur qui aurait pu être celui des Français. Il s’agit du nucléaire civil. Un accord bilatéral dans ce sens est en cours de discussion. Le texte prévoit notamment la création de réacteurs de recherche et de puissance, d’accélérateurs de particules élémentaires et d’un système de gestion de déchets radioactifs. Il faut dire que face aux offensives russes et chinoises sur le continent africain, la France perd de plus en plus son influence dans ses anciennes colonies. La politique « France Afrique » montre des signes de faiblesse, accentués par le recul de l’utilisation de la langue française dans certains pays dits francophones.
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