La crise silencieuse entre la France et le Maroc s'enlise de plus en plus. Le président français, Emmanuel Macron, n'est pas le bienvenu au Maroc. Sa visite, prévue pour le début de l'année en cours, a dû être repoussée à plusieurs reprises. Après la politique, la brouille diplomatique s'étend à l'économie.
Cette crise latente a eu un impact sur les échanges entre les opérateurs économiques. La confédération patronale marocaine a fait savoir au président sortant du patronat français qu'il n'était pas le bienvenu dans le royaume chérifien, en raison du froid qui caractérise les relations entre les deux pays. Une déclaration qui confirme le climat de discorde entre la France et le Maroc. Jusque-là officieuses, ces tensions prennent désormais un caractère officiel.
En effet, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc, Chakib Alj, s'est exprimé sur la visite du président sortant du MEDEF. Il a notamment affirmé que le report de la visite était lié aux relations actuelles entre les deux pays.
Maroc - France : quand la politique prend le dessus sur l'économie
Chakib Alj, qui a mis en avant les bonnes relations entre la CGEM et le MEDEF, reconnaît donc que la dégradation des relations entre les deux régimes a un impact sur les relations entre les opérateurs économiques. Cependant, la CGEM ne ferme pas la porte. Elle a affiché sa disponibilité à reprogrammer « cette visite aussitôt que l’environnement sera favorable ».
De leur côté, les patrons français n'ont pas réagi à ce report. Fabrice Le Saché, vice-président et porte-parole du MEDEF, avait, dans un passé récent, minimisé les retombées du froid diplomatique entre la France et le Maroc sur cette visite. Confiant dans les bonnes relations économiques entre les deux pays, Fabrice Le Saché avait affirmé que les chefs d'entreprise se concentraient, avant tout, sur leurs projets économiques, indépendamment des considérations politiques. Il avait assuré que les entreprises privées cherchaient en priorité les meilleures technologies et les meilleurs investisseurs, même si la dimension politique peut influencer dans le cadre des contrats publics. La réalité rattrape donc Fabrice Le Saché sur le fait que les relations politiques sont les garantes de bonnes relations économiques.
