La France et le Maroc étaient traditionnellement très proches. Les deux pays avaient des relations privilégiées. Mais ça, c’était avant ! Aujourd’hui, le froid s’est installé entre les deux pays, et la crise diplomatique s’enlise. Les deux alliés ne sont plus aussi proches qu’ils l’étaient. Ces relations, qui étaient solides pendant de décennies, se sont dégradées ces dernières années. Comment les deux pays en sont-ils arrivés là ? Que reste-t-il de cette proximité en 2023 ?
La France et le Maroc n’arrivent plus à s’entendre. Toutes les tentatives d’apaisement se sont avérées vaines. Le scandale d’espionnage avec le logiciel israélien Pegasus était le premier pas vers la brouille. La France a officieusement accusé le Maroc d’avoir espionné ses plus hauts responsables, dont le président Emmanuel Macron. Le Maroc de son côté a nié ces accusations. Cet épisode a tiré les relations bilatérales vers le bas. Vient ensuite la décision de la France de sanctionner l’Algérie, la Tunisie et le Maroc en restreignant l’octroi de visas à leurs ressortissants. Une décision mal vécue au Maroc et qui a davantage terni ces relations.
Il faut dire qu’historiquement, les rapports entre les deux pays étaient excellents. Des relations construites du temps du protectorat français au Maroc. À l’indépendance du Maroc, les deux pays ont consolidé leurs liens du temps du Général Charles de Gaulle avant que ces relations rentrent dans une période de lune de miel pendant le règne de Jacques Chirac. Le président français de droite a privilégié le Maroc sur les autres pays d’Afrique du Nord. Après son départ, les autres présidents qui lui ont succédé n’ont pas pu suivre le rythme et voulaient surtout équilibrer les relations de la France avec les autres pays d’Afrique du Nord, ce qui a déplu au Maroc sans pour autant entrer dans des crises majeures.
Arrivée d’Emmanuel Macron
À son arrivée à la présidence, Emmanuel Macron a commencé son premier quinquennat par une visite au Maroc. Le contact pris avec le Roi Mohammed VI, tout présageait alors une bonne entente entre les deux chefs d’État. Cependant, pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, rien de spécial n’a été signalé sur ces relations. Le président et le roi se sont contentés du strict minimum.
Le deuxième quinquennat du président français commence et les ennuis avec. Scandale d’espionnage, réduction de visas et annulation de visites de hauts responsables ont empoisonné ces relations. Le 19 janvier 2023, le Parlement européen adopte, à une large majorité, une résolution contre le Maroc, l’appelant à respecter la liberté d’expression et les droits des journalistes incarcérés. C’est la goutte qui a fait déborder le vase. Le Maroc accuse la France d’être derrière cette résolution. Il rappelle en douce son ambassadeur en France sans désigner un remplaçant. La crise entre les deux pays s’enlise et les appels de la diplomatie française à l’apaisement sont restés sans réponse. La visite d’Emmanuel Macron, prévue au début de l’année 2023, est remise aux calendes grecques.
France – Maroc – Algérie : la difficile équation
Les relations entre le Maroc et la France sont également impactées par les relations franco-algériennes. En effet, le Maroc reproche à la France sa proximité avec l’Algérie ces derniers mois. Pour le royaume, la France a choisi l’Algérie à ses dépens. Dans cette difficile équation, la question du Sahara occidental joue également un rôle principal. En effet, le Maroc exige de son allié traditionnel de soutenir son plan d’autonomie de ces territoires et suivre les USA et l’Espagne, qui ont reconnu la marocanité du Sahara. Donc, la France est entre le marteau et l’enclume. Si elle reconnaît cette marocanité, elle perdra inéluctablement l’Algérie qui soutient l’autodétermination du Sahara occidental. Et là, la politique équilibriste de la France montre ses limites.
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