En France, comme dans la majorité des économies mondiales, la crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont eu un effet dévastateur sur l'inflation. Les prix ont atteint des sommets et le pouvoir d'achat a reculé de manière significative. Quelques mois après ces hausses vertigineuses, les marchés ont commencé à se stabiliser, et l'inflation a entamé une tendance baissière.
Ce recul de l'inflation, conjugué à certaines mesures gouvernementales, a fait baisser les prix de certains produits. Dans la communication officielle, le gouvernement espère que les prix retrouveront leurs niveaux d'avant la crise économique mondiale. L'optimisme du gouvernement n'est cependant pas partagé par les opérateurs économiques du secteur de la distribution.
En effet, le directeur exécutif achats de Lidl France évoque un septembre « vert assez pâle », estimant qu'on « ne va pas revenir à des niveaux de prix d'avant » la crise qui a secoué la France. L'invité de l'émission Apolline Matin sur RMC et RMC Story, Michel Biero, reconnaît que « le pic de l'inflation est derrière nous », mais il reste catégorique : les prix d'avant la crise font partie du passé.
« Maintenant, il ne faut pas vendre du rêve aux Français : on ne va pas revenir à des niveaux de prix d'avant », a martelé le directeur exécutif achats de Lidl France. Le mois de septembre ne sera donc ni « vert » ni « rouge ». Il sera « vert assez pâle », selon Michel Biero. « Nous allons faire des efforts considérables. Chez Lidl on va baisser les prix, on continue à les baisser. Les efforts seront faits du côté de notre enseigne en rognant les marges très fortement. Cela fait plus d'un an qu'on rogne les marges », assure-t-il néanmoins.
Les baisses seront donc significatives sur certains produits alimentaires du quotidien. « Il y a des produits qui baissent, il y a des matières premières qui baissent comme les céréales, qui baissent de façon générale depuis des mois et des mois », explique encore le responsable, rappelant toutefois que les prix d'autres produits, « comme le sucre, le cacao, ne baissent pas » actuellement ni dans les mois à venir.
Michel Biero explique que le problème réside dans le comportement des industriels qui « ne font pas l'effort de revenir à la table des négociations » comme l'a demandé le gouvernement. « Je parle ici des industriels des multinationales qui sont concernés par les négociations du fameux mois de mars de chaque année. Ceux-là ne reviennent pas à la table, sur les 75 cités, il y en a un seul qui est revenu nous voir », précise le directeur exécutif achats de Lidl France. « Ce ne sera pas grâce aux fournisseurs que les prix vont baisser, car ils font les morts. Ils se cachent derrière la loi et ils n'écoutent pas la demande du gouvernement », ajoute-t-il.