L'économie française va mal avec une croissance en deçà des attentes et des prévisions gouvernementales constamment remises en cause. En effet, après la révision à la baisse de la croissance, c'est maintenant au tour du déficit public de faire l'objet d'une réévaluation à la hausse. Une situation qui met à mal l'exécutif.
Le ministre délégué chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave, a confirmé, ce jeudi 21 mars sur Franceinfo, l'information qui circule depuis quelques jours : le déficit public sera « supérieur à 5% » du PIB en 2023. Un niveau « plus élevé » que l'objectif de 4,9% qui avait été fixé par le gouvernement.
Un constat qui met donc le gouvernement dans une position inconfortable. Il faut dire que le président de la République a réagi plus tôt à cette débâcle du budget, en réunissant, mercredi en fin de journée, son ministre de l'Économie, ainsi que ceux chargés des collectivités locales et des affaires sociales, Christophe Béchu et Catherine Vautrin. Cette réunion a été l'occasion de remettre sur la table certaines pistes déjà avancées par l'exécutif, notamment pour freiner les dépenses d'assurance chômage et de santé.
Emmanuel Macron a également convié, mercredi à dîner, les chefs des partis et groupes parlementaires qui composent sa majorité, pour tenter d'accorder les violons, alors que des dissonances se font entendre. Pour certains observateurs, la panique s'est emparée de l'exécutif et du président.
Un déficit public plus important en raison d'un « nouveau contexte » économique
La hausse du déficit a, en effet, poussé les ministres à faire des annonces que le président ne cautionne pas. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, est allé jusqu'à proposer de « remplacer l'État providence par l'État protecteur », car « la gratuité de tout, pour tous, tout le temps » est, selon lui, « intenable ».
Une déclaration qui n'a pas du tout été du goût du chef de l'État, selon le Canard enchaîné qui révèle qu'Emmanuel Macron a réagi en déclarant : « Il devrait en parler à celui qui est ministre de l'Économie depuis sept ans ». Des propos ont été confirmés à l'AFP par un proche de l'Élysée.
Pour revenir au déficit budgétaire, il faut souligner que le ministre délégué chargé des Comptes publics a invoqué un « nouveau contexte » économique pour expliquer ce décalage entre les prévisions du gouvernement et les chiffres réels. Thomas Cazenave a également refusé de confirmer des informations de presse selon lesquelles l'exécutif s'attendrait désormais à un déficit autour de 5,6% du PIB. « C'est l'Insee qui publie le chiffre du déficit public de 2023 » a déclaré le ministre. L'Institut national de la statistique doit rendre public ce chiffre mardi.