En France, la contraction la plus sévère de l’économie en deux ans s’est produite en juin, avec une baisse considérable de l’activité dans les secteurs des services et de la manufacture. Le risque de récession se profile de manière croissante pour la deuxième plus grande économie de la zone euro.
En effet, l’activité de l’économie française a enregistré, au mois de juin 2023, sa baisse la plus significative au cours des deux dernières années. Cette situation s’explique principalement par le recul du secteur des services. Le secteur manufacturier continue, lui aussi, d’afficher une tendance à la baisse. L’indice « Flash composite » de S&P Global, qui mesure l’activité du secteur privé, atteint à 47,3 au mois de juin, alors qu’il était de 51,2 en mai. Ainsi, il est à son point le plus bas depuis février 2021, alors qu’il restait sur quatre mois consécutifs de hausse.
Les chiffres relatifs à la santé de l’économie française ont de quoi inquiéter. Ils font planer une menace accrue de récession sur l’économie du pays. Norman Liebke est économiste à la Hamburg Commercial Bank. Il souligne que « le risque de voir une récession se matérialiser s’accroît ». Ses craintes s’expliquent également par le fait que la confiance des entreprises dans leur capacité à accroître leur propre activité est au plus bas depuis mai 2020.
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Une tendance générale au sein de la zone euro
La situation économique n’est pas plus réjouissante du côté des voisins européens de la France. Ces derniers sont frappés, pour la plupart, par des résultats économiques en berne. Tout comme en France, c’est la croissance du secteur privé qui fait défaut. Ce déficit est accentué par les mauvais chiffres de la production industrielle, tombée à un niveau proche de zéro. L’indice « PMI Flash » de S&P Global est tombé à 50,3 en juin, alors qu’il était de 52,8 en mai.
Concernant la production industrielle, son indice était de 48 en juin, contre 52,5 en mai. Une enquête menée auprès de 750 entreprises a révélé les raisons de cette activité industrielle en berne. L’inflation, le durcissement des conditions financières ainsi que la fermeture d’entreprises sont cités comme principaux vecteurs de la baisse de l’activité industrielle en Europe. Quel que soit le pays de la zone euro dont les résultats économiques sont étudiés, la tendance est à l’inquiétude face à l’évolution de la demande. Ce constat est partagé par les entreprises de l’ensemble des 20 pays de la zone euro.
Une nouvelle récession de la zone euro cet hiver ?
La hausse des taux d’intérêt, voulue par la BCE, explique en partie la chute importante de la demande dans la zone euro. Cette décision, bien qu’ayant permis la réduction de l’inflation au sein des États membres, a très probablement contribué à faire entrer la zone euro en récession à l’hiver dernier. Les difficultés économiques enregistrées par les différents États membres ont pour conséquence une dépréciation croissante de l’euro face au dollar. Le dollar maintient à des niveaux satisfaisants en profitant de sa situation de valeur refuge, comme le fait remarquer l’analyste Ricardo Evangelista d’ActivTrades.
Cette situation amène à se demander si le scénario de l’hiver 2022 va se rééditer l’hiver prochain. Rappelons que le PIB européen a reculé de 0,1 % entre janvier et mars 2023, et qu’il avait déjà connu une baisse similaire au trimestre précédent. L’économiste Cyrus de la Rubia prédit ainsi que « le risque d’une nouvelle baisse du PIB de la zone euro au deuxième trimestre s’est accentué en juin ». Les prévisions des entreprises de la zone euro ne sont pas, non plus, optimistes en ce qui concerne le deuxième trimestre de l’année 2023. Les carnets de commandes affichent un repli général pour les mois à venir.
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