La question du logement social en France est considérée comme une bombe à retardement. Le pays traverse une grande crise de logement, notamment ceux destinés aux catégories les plus vulnérables. Cette situation a poussé les professionnels de l'immobilier à tirer la sonnette d'alarme. Le gouvernement, de son côté, a pris certaines mesures, mais elles ne répondent pas complètement aux préoccupations des acteurs du secteur.
Le logement social, un casse-tête pour le gouvernement
Le logement social est un casse-tête pour le gouvernement qui multiplie les initiatives, mais n'arrive pas à convaincre. Elisabeth Borne a annoncé au début de la semaine des mesures pour stimuler ce secteur. Cependant, elles ne sont pas à la hauteur de la crise, selon plusieurs acteurs du bâtiment en France. La Première ministre a donc choisi de faire ces annonces le jour de la restitution du rapport du Conseil national de la refondation (CNR).
Les acteurs de l'immobilier, qui ont participé à la rédaction de ce rapport, ne sont pas satisfaits des mesures gouvernementales. En effet, pour le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, « il y a des choses qui ne sont pas inintéressantes, comme doubler le nombre de personnes qui vont bénéficier de la garantie Visale, ou l'annonce d'importantes mesures à venir sur la rénovation thermique ». Cependant, ce co-animateur du Conseil national de la refondation relativise ces avancées. Il affirme que des inquiétudes caractérisent toujours ce secteur.
Le gouvernement n'a pris aucune mesure forte
Le gouvernement n'a pris aucune mesure significative pour endiguer la crise du logement social, regrette Christophe Robert, qui indique qu'en « termes de production de logements sociaux, on est face à une dégringolade hyper importante. L'objectif du gouvernement, poursuit-il, c'était 125 000 logements sociaux agréés en 2022, il y en a eu 95 000 et cette année, on sera plutôt à 80-85 000. Quand on perd 30 000 logements par an, c'est 30 000 ménages qui ne sont pas logés ».
Pour le délégué général de la Fondation Abbé Pierre le gouvernement est passé à côté de l'une des préoccupations majeures des acteurs du bâtiment. Elisabeth Borne n'a annoncé aucune mesure pour réguler le marché. « C'est comme si l'idée de pouvoir réguler un peu pour permettre à nos concitoyens de se loger dans de meilleures conditions (...) n'était pas vraiment le sujet de préoccupation du gouvernement », dénonce Christophe Robert.
L'offre est insuffisante
De son côté, le président du réseau immobilier Procivis, Yannick Borde, affirme : « La situation est paradoxale, ce n'est pas seulement dû au financement. Ce qui se passe dans le logement depuis très longtemps, c'est qu'on ne construit pas assez, quand il n'y a pas assez d'offres et bien ça pose un problème, l'État a une vision très budgétaire du logement ». Yannick Borde, qui est également maire de Saint-Berthevin, a pointé le déficit dans le domaine et la fuite en avant du gouvernement, qui propose des solutions qui ne répondent pas aux véritables problèmes.