La dette publique en France a pris une grande ampleur. Entre avril et juin, elle a augmenté de 34,5 milliards d'euros par rapport au mois de mars pour atteindre 3046,9 milliards d'euros. Un nouveau record historique. C'est l'un des plus grands problèmes de l'économie française qui oblige le gouvernement à mettre en place une austérité budgétaire qui impacte considérablement les classes les plus vulnérables.
Cependant, la grande majorité des Français n'est pas préoccupée par cette hausse phénoménale de la dette publique. En effet, dans une étude réalisée par Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde, la Fondation Jean-Jaurès, le Cevipof et l'Institut Montaigne, 8 % des Français seulement se déclarent « préoccupés à titre personnel » par le niveau de la dette et des déficits dans le budget de l'État.
Ce sondage s'est articulé sur une douzaine d'enjeux. Parmi ces derniers, la dette et les déficits de l’État, relégués au huitième rang des principales préoccupations des Français, quittent le podium. Selon ce même sondage, ils sont plutôt préoccupés par le pouvoir d’achat à 46 %. La protection de l'environnement, quant à elle, arrive en deuxième position avec 30 %.
Le gouvernement veut réduire la dette et le déficit budgétaire d'ici à 2027
24 % des sondés sont également préoccupés par l’avenir du système social et l’immigration. L’étude Ipsos-Sopra Steria révèle aussi qu’un Français sur trois considère que le désendettement ne doit pas constituer une priorité pour les pouvoirs publics.
Plus en détail, il faut souligner que ce manque de préoccupation pour les finances publiques dépend grandement du camp politique. Les électeurs des partis de gauche sont les moins sensibles à cette question. 3 % des sympathisants de la France Insoumise et du Parti Communiste se déclarent préoccupés par la dette publique, contre 1 % chez Europe Écologie-Les Verts et 4 % au Parti Socialiste.
Par ailleurs, au sein du parti d’Emmanuel Macron, 19 % se disent préoccupés par la dette et le déficit budgétaire et 8 % parmi les électeurs des Républicains. 7 % des électeurs de Marine Le Pen se déclarent préoccupés par les finances publiques, contre 12 % chez Reconquête.
Il faut dire que ces questions préoccupent le gouvernement qui a décidé de mener une politique d'austérité budgétaire. En effet, le budget 2024 prévoit un retour sous le seuil des 3 % de déficit public d’ici à 2027. La dette publique devrait atteindre, quant à elle, 108,1 % du PIB à cette date, notamment grâce à une baisse prévue des dépenses de l’État. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a même enjoint aux élus de la majorité de faire du « devoir de combattre la dette » une véritable « ligne politique ».