En raison de la dégradation des conditions socio-économiques, de moins en moins de Français partent en vacances. Les chiffres de cette année montrent aussi l’importance de l'écart existant entre les différentes catégories sociales en matière d’accès aux loisirs.
Les chiffres sur les vacances de l'été 2024 révélés par le cabinet Protourisme, spécialisé dans le conseil en tourisme et loisirs, montrent que 200 000 nouveaux Français ne partiront pas en vacances cet été, à cause des difficultés financières induites par l’inflation. 74 % de ceux qui décident de partir se disent prêts à consacrer une partie de leur budget pour l’hébergement, alors qu’ils étaient 75 % l’année passée.
Des taux qui montrent que les Français sont de plus en plus nombreux à trouver des difficultés à arrimer leurs budgets aux prix pratiqués par les opérateurs, selon Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme, qui note à cet effet qu’ « après avoir puisé dans leurs économies les années précédentes, la majorité des Français ont beaucoup de mal à accroître leur budget vacances, ce qui rend donc compliqué l’adéquation entre le désir de vacances et les prix pratiqués par les opérateurs ».
Les chiffres montrent également le fossé séparant les différentes catégories sociales en matière de vacances. Les difficultés sont plus accentuées chez les habitants des villes périphériques et de la ruralité que chez ceux habitant les grandes villes. Un écart qui s’est d’ailleurs élargi de 10 points cette année, contre 7 points l’année dernière.
Les vacances de courte durée, une alternative de plus en plus attrayante
Les chiffres du baromètre OpinionWay, réalisé en mai 2024 à la demande de Sofinco, marque de crédit à la consommation en France du Groupe Crédit Agricole, font ressortir que si le budget réservé aux vacances est en hausse avec une moyenne des dépenses de 1 823 euros, le nombre de Français qui partent en vacances, lui, est en baisse. 58 % de Français prévoient de partir cet été, alors qu’ils étaient 60 % en 2023 et 62 % en 2022.
Au sein de la catégorie des Français qui ne partent pas en vacances, 61 % affirment être contraints par les difficultés financières. Des difficultés financières qui contraignent aussi d'autres Français à opérer des changements dans la durée des vacances, selon la même étude qui estime à 45 % le taux des estivants envisageant de partir une semaine ou moins.
Didier Arino, dira d’ailleurs à ce sujet que « jamais les écarts de taux de départ n’ont été aussi forts entre une France modeste, rurale ou périphérique et une France urbaine de centre-ville, de cadres de grandes entreprises et de la fonction publique ». Les mêmes chiffres du baromètre OpinionWay montrent que les foyers qui gagnent moins de 2 000 euros par mois prévoient un budget de 1 185 euros, alors que ceux dont les revenus sont estimés à 5 000 euros comptent réserver aux vacances 2 284 euros en moyenne.