Une nouvelle pratique des banques suscite l’indignation : les minima forfaitaires appliqués aux découverts bancaires de faible montant. L’UFC-Que Choisir dénonce cette pratique jugée injustifiée, car elle touche les consommateurs les plus vulnérables, déjà confrontés à des difficultés financières. L’association réclame une régulation ou même une interdiction de ces frais.
Les frais bancaires minima forfaitaires sont appliqués par un grand nombre de banques pour les découverts inférieurs à 400 euros. Concrètement, plutôt que d’appliquer des agios proportionnels à la somme empruntée, certaines banques imposent un montant fixe qui peut atteindre jusqu’à 12,50 euros par trimestre, même pour des montants de découvert très faibles. Ces frais sont souvent perçus comme disproportionnés, car ils ne correspondent pas à la réalité du montant emprunté. Par exemple, si un client utilise un découvert de quelques euros, il peut se retrouver à payer 10 euros ou plus, même si l’agios proportionnel aurait été de quelques centimes seulement.
Des frais bancaires non justifiés et opaques
L’UFC-Que Choisir met en lumière l’absence de transparence dans l’application de ces frais. Les banques prélèvent ces montants sans en informer suffisamment leurs clients, qui n’ont souvent aucune possibilité de les éviter. Les établissements déterminent eux-mêmes la période de calcul des minima forfaitaires, ce qui ajoute à l’opacité de la pratique. Selon l’association de consommateurs, près de la moitié des établissements bancaires français appliquent ces frais. Ces derniers sont réglementaires tant qu’ils respectent certaines conditions, comme une période de calcul trimestrielle et un montant total inférieur à 400 euros. Cependant, l’absence d’explication claire et la méthode de calcul laissée à l’appréciation des banques posent problème.
Une charge supplémentaire pour les plus vulnérables
L’un des principaux reproches de l’UFC-Que Choisir est que ces frais pèsent lourdement sur les consommateurs déjà fragilisés financièrement. En effet, ces frais sont souvent appliqués aux personnes qui connaissent des difficultés temporaires de gestion de leur compte, une situation qui peut les conduire à une spirale d’endettement. L’association souligne que près de 45 % des consommateurs déclarent être à découvert au moins une fois par an. Dans ce contexte, ces frais deviennent une charge supplémentaire, particulièrement lourde pour ceux qui peinent déjà à joindre les deux bouts.
La solution : une régulation ou une interdiction des minima forfaitaires
Pour l’UFC-Que Choisir, la régulation de ces frais est indispensable. L’association réclame que ces minima forfaitaires soient supprimés ou au minimum encadrés de manière plus stricte. Selon elle, les banques doivent être tenues d’offrir une transparence totale sur ces frais et de donner aux consommateurs des moyens clairs de les éviter. De plus, elle appelle à une meilleure information des clients sur les pratiques bancaires et une plus grande équité dans la gestion des découverts bancaires.
La question des minima forfaitaires sur les découverts bancaires est loin d’être anodine. Alors que de nombreux consommateurs sont déjà fragilisés par des difficultés financières, l’application de ces frais disproportionnés pourrait aggraver leur situation. L’UFC-Que Choisir a bien raison de dénoncer cette pratique et de demander des réformes pour instaurer plus de transparence et de justice dans la gestion des frais bancaires. Il reste à espérer que les autorités prennent ces préoccupations en compte pour éviter que les plus vulnérables ne soient encore plus pénalisés.