Les trois grandes marques accusées de « cheapflation », cette pratique commerciale trompeuse

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Par Djaffar Chilab Publié le 18 avril 2024 à 10h51
Consommation : les trois grandes marques accusées de « cheapflation » par Foodwatch

L’association Foodwatch continue sa bataille contre la « cheapflation ». Elle dénonce cette fois trois grandes marques, accusées d’user de cette pratique pour duper les consommateurs. 

La « cheapflation », un terme né d’une contraction des mots « cheap », qui signifie bas de gamme ou bon marché en anglais, et inflation, consiste à réduire, à supprimer ou à substituer un ingrédient par un autre ingrédient moins cher et/ou de moins bonne qualité, explique l’association dans un communiqué ce mercredi. Plus explicitement, la pratique remet en cause la qualité du produit vendu de plus à un prix plus cher.

Quelques semaines après avoir épinglé six produits, Foodwatch dénonce une nouvelle arnaque autour de trois autres produits vendus en grande surface. Il s’agit de Le skyr vanille Siggy’s (Lactalis/Nestlé), l’escalope cordon bleu poulet Le Gaulois (LDC) et les hachés à poêler au jambon Fleury Michon qui ont vu « leurs ingrédients changer en catimini et leur prix augmenter bien au-delà de l’inflation », signale l’association. « Les trois marques interpellées par Foodwatch ont confirmé ces changements », précise l'association qui détaille l’arnaque méticuleusement.

La « cheapflation » en pratique

Ainsi, sur l’escalope cordon bleu poulet Le Gaulois, il est relevé la diminution de la quantité de viande de poulet en salaison de 58% à 54% et d’emmental de 5% à 3%. En revanche, la quantité de chapelure a été augmentée de 22% à 26%. En parallèle, le prix a augmenté de 25% en tenant compte de l’inflation.

Pour les hachés à poêler au jambon 100% viande de porc Fleury Michon, il a enregistré, depuis 2020, une baisse sur la quantité de jambon de porc, passant de 48% à 35%. Le filet de porc (11%) a été remplacé par de la viande de porc (33%). Un additif et un colorant, le caramel ordinaire, ont été ajoutés dans la recette. En plus de la cheapflation, ce produit est aussi concerné par la shrinkflation. En effet, sa quantité est passée de 2 x 200g à 2 x 190g, alors que son prix au kilo chez Carrefour a augmenté de 23%.

En ce qui concerne le Skyr Siggi’s vanille, ce produit (devenu plus sucré) a vu sa quantité de sirop d’agave augmenter de 5,9% à 6.3%. En parallèle, et en tenant compte de l’inflation, le prix au kilo (chez U) a augmenté de 13%, détaille encore Foodwatch.

Pour Audrey Morice, chargée de campagnes chez foodwatch : « Ce qu’épingle Foodwatch, ce ne sont pas seulement quelques produits : c’est une autre de ces pratiques abusives de l’industrie agroalimentaire qui, in fine, fait toujours payer les consommateurs et consommatrices plus cher ». L’association appelle à signer une pétition lancée pour dénoncer le « manque de transparence dans ce secteur de l’agroalimentaire », et interpeller le gouvernement afin d’intervenir pour un meilleur encadrement « dans la construction des prix dans les supermarchés et faire la lumière sur les profits de l’industrie et de la grande distribution ».

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Licencié en économie option gestion, journaliste polyvalent, reporter, et ancien directeur de rédaction.

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