Le marché mondial du gaz reste toujours dépendant des évolutions de la guerre en Ukraine. D’ailleurs, les prix se sont envolés après le lancement de l’offensive ukrainienne, représentant un danger sur le gazoduc qui continue de relier la Russie à l'Europe de l'est via l'Ukraine. Les prix ont atteint leur plus haut niveau le 9 août depuis décembre 2023, mais ils restent loin de ceux enregistrés en 2022, au début du conflit. D'autres raisons pourraient également entraîner des hausses des prix à partir de la fin du mois d'août.
- Les prix ont atteint leur plus haut niveau le 9 août depuis décembre 2023
- Les prix du gaz ont pris 60 % de plus le vendredi 9 août
- L'envolée est intervenue après le lancement de l’offensive ukrainienne en Russie
- Les exportations via cette station ont chuté, jeudi passé, à 37,3 millions de mètres cubes par jour, après 42 millions en moyenne ces derniers mois.
- La facture du gaz des français a connu une augmentation au début du mois de juillet
- Une hausse conjoncturelle n'aura donc pas d'effet immédiat sur vos factures qui changent au maximum 2 fois par an.
Par rapport au milieu de l’hiver, les prix du gaz ont pris 60 % de plus le vendredi 9 août, dépassant les 40 euros le MWh à l'indice TTF de Rotterdam. Un niveau jamais atteint depuis plus d'une année. Cette envolée est intervenue après le lancement de l’offensive ukrainienne en Russie avec l'intensification des combats ces derniers jours dans la région de Koursk, abritant un point de transit majeur des flux de gaz partant vers l'Ukraine.
Cela a fait croître les inquiétudes, notamment au sujet de la station de Soudja, se trouvant à la frontière entre les deux pays. D’ailleurs, confortant ces craintes européennes, la Russie n’a pas tardé à faire savoir, via la société Gazprom, que les exportations via cette station ont chuté, jeudi passé, à 37,3 millions de mètres cubes par jour, après 42 millions en moyenne ces derniers mois.
L’autre raison qui fait craindre des hausses des prix du gaz est la prochaine fin de l’accord de transit du gaz russe via l’Ukraine, entre la Russie et l’Europe. L’accord bénéficiait entre autres à la Slovaquie et à l'Autriche, tandis que la Bulgarie et la Hongrie étaient alimentées en gaz russe via le gazoduc Turkstream passant par l'Azerbaïdjan et la Turquie.
L'accord de transit liant L'Ukraine et Gazprom fait craindre d'autres hausses des prix
L’expiration, à la fin de l’année 2024, du contrat de transit liant, depuis 2019, l'Ukraine et Gazprom pour cinq ans, constitue une raison majeure de l’inquiétude quant à une autre prochaine envolée des prix du gaz. Si ce contrat est, jusqu’à présent, respecté, c’est parce que les deux parties veulent d’abord éviter les sanctions que sa rupture pourrait entraîner. La Russie, qui engrange 4,5 milliards de dollars annuellement, en voit une alternative à l’incapacité de ses nouveaux marchés, notamment en Asie centrale et en Chine, de compenser, pour l'heure, cette perte induite par la rupture du contrat.
Il faut noter que l’Europe et l’Ukraine ne veulent pas prolonger ce contrat qui expire en fin d'année 2024, contrairement à la Russie qui se dit favorable. Aussi, si la Slovaquie parle de l’éventuelle reprise du gaz russe à la frontière, par un consortium de pays européens importateurs, l'Europe, elle, veut plutôt opter pour un accord avec l'Azerbaïdjan.
Cette hausse aura-t-elle des conséquences sur les factures des particuliers en France ?
Il faut dire que la facture du gaz des français a connu une augmentation au début du mois de juillet malgré la baisse du cours du gaz à laquelle a pu assister les fournisseurs entre janvier et juin. Cette nouvelle progression est notamment due à la contribution de l'accès des tiers aux réseaux de distribution (ATRD), une taxe qui représente 25 à 30 % de la facture de gaz des particuliers. Ladite contribution est mise en place pour couvrir les frais d'entretien du réseau de gaz. D'ailleurs, il convient de noter que seuls les particuliers et les entreprises y sont soumis.
La hausse de la facture n'est donc pas liée aux prix du gaz à l'international. Une hausse conjoncturelle n'aura donc pas d'effet immédiat sur vos factures qui changent au maximum 2 fois par an.