En Vendée, les communes de Poiré-sur-Vie et Aizenay font partie des premières à abandonner définitivement l’ADSL. Une transition rendue possible grâce à la fibre optique, mais non sans difficultés. Entre délais, coûts et résistance au changement, ce bouleversement illustre les enjeux du passage à une France 100 % fibre.
Dans ces communes vendéennes, environ 85 % des habitations ont désormais basculé vers la fibre. Cependant, atteindre ce chiffre n’a pas été simple. Si les foyers les plus convaincus ont rapidement adopté cette technologie, les derniers 20 % restants ont nécessité un travail minutieux. Les élus locaux, avec l’appui des opérateurs et de Vendée numérique, ont multiplié les démarches : courriers, réunions publiques, et même du porte-à-porte.
Sabine Roirand, maire du Poiré-sur-Vie, témoigne auprès du Parisien: « On a l’impression d’avoir tout mis en œuvre […] Chez nous, c’est possible car tout le monde se connaît. Je ne suis pas certaine qu’on puisse réaliser un tel maillage dans une grande agglomération. »
Des obstacles techniques et financiers
Pour certains habitants, la transition a révélé des complications techniques imprévues. C’est le cas de Marc, dont le raccordement à la fibre a été retardé en raison d’un conduit obstrué. « Un incident a été déclaré le 15 janvier […] Cela prendrait normalement deux mois, mais nous allons prioriser votre dossier du fait de la coupure ADSL », a expliqué au Parisien Sébastien Milcent, porte-parole de Vendée numérique.
D’autres sont confrontés à des coûts importants. Par exemple, une propriétaire d’une résidence secondaire devra débourser près de 1 000 euros pour faire installer 10 mètres de câblage sur sa propriété. Selon les opérateurs, les frais liés aux travaux privés freinent encore de nombreux foyers.
Une communication essentielle pour convaincre
Informer les habitants a été un défi majeur pour les élus locaux. Affiches, rencontres avec des associations de retraités ou encore discussions lors de vœux municipaux : tout a été mis en œuvre pour sensibiliser les plus réticents. Franck Roy, maire d’Aizenay, confirme : « À chaque fois que je l’évoque, j’entends un grand ‘Ah !’ dans l’assistance. »
Malgré ces efforts, certains habitants, par manque de réactivité, se retrouvent face à une coupure imminente. Ceux dans ce cas doivent se tourner vers des solutions temporaires comme des clés 4G.
Une coupure de l’ADSL qui annonce une nouvelle ère
Le passage à la fibre marque une étape cruciale pour ces communes et, plus largement, pour la modernisation numérique de la France. Si les défis sont nombreux, les avantages promis – vitesse accrue, meilleure stabilité – justifient ces efforts. Néanmoins, cette transition soulève des questions sur la capacité des opérateurs et des collectivités à accompagner tous les foyers, notamment dans les zones rurales.
Avec une planification nationale qui s’intensifie, la fin de l’ADSL préfigure une connectivité plus performante, mais met aussi en lumière les disparités locales.