Les supermarchés s’apprêtent à connaître une transformation majeure avec l’arrivée des chariots connectés, une innovation qui promet de bouleverser l’expérience des consommateurs. En test dans certaines enseignes comme Intermarché et E.Leclerc, ces dispositifs visent à fluidifier les courses en supprimant le passage en caisse classique. Derrière cette avancée technologique se cachent des enjeux économiques et sociaux importants, notamment en matière d’emploi et de surveillance.
Les chariots classiques, utilisés depuis les années 1960, pourraient bientôt disparaître au profit de modèles intelligents équipés de scannettes, d’écrans tactiles et de caméras intégrées. Ces caddies nouvelle génération enregistrent automatiquement les produits déposés par les clients, affichent le total des achats en temps réel et permettent un règlement rapide via une borne dédiée. Intermarché a déjà mené des expérimentations, affirmant que ces chariots améliorent la gestion des dépenses et réduisent le temps passé en magasin.
Selon un reportage de TF1, chaque chariot connecté coûte environ 100 euros par mois à l’enseigne. Un investissement conséquent pour les distributeurs, mais qui pourrait être compensé par l’optimisation du parcours client et la réduction des files d’attente.
Une expérience d’achat plus fluide et personnalisée
L’un des avantages majeurs de ces nouveaux chariots réside dans leur capacité à offrir une expérience personnalisée aux clients. En plus d’afficher le montant total des achats en temps réel, ils pourraient bientôt proposer des suggestions de produits en fonction des préférences des consommateurs.
Les enseignes misent également sur l’intégration du retail media, un modèle où les fournisseurs peuvent diffuser des publicités et promotions directement sur l’écran du chariot, comme l’indique l’Internaute. Cette approche permettrait aux supermarchés de rentabiliser davantage leurs espaces de vente en influençant les décisions d’achat des consommateurs en temps réel.
La disparition des chariots classiques soulève des interrogations
Si cette innovation facilite les courses, elle pose aussi la question de l’avenir des emplois en grande distribution. L’essor des caisses automatiques a déjà réduit le nombre de caissiers, et ces chariots connectés pourraient accélérer cette tendance. De nombreux syndicats s’inquiètent des répercussions sur l’emploi, alors que les enseignes assurent que ces changements nécessitent une adaptation progressive.
Un autre défi concerne l’apprentissage de cette nouvelle technologie par les consommateurs. Certains produits, comme les fruits et légumes ou les articles en promotion, doivent encore être scannés manuellement, ce qui pourrait ralentir le processus. Par ailleurs, les clients devront s’habituer à ne plus déposer trop rapidement les produits dans leur chariot afin qu’ils soient bien détectés par le système.
L’arrivée des chariots connectés s’inscrit dans une transformation plus large des supermarchés vers plus d’automatisation et d’intelligence artificielle. À terme, d’autres innovations, comme les paiements biométriques ou la reconnaissance faciale, pourraient encore redéfinir l’expérience d’achat.
Si ces avancées technologiques promettent de réduire les files d’attente et d’optimiser les parcours clients, elles soulèvent aussi des préoccupations quant à la protection des données, la disparition de certains emplois et la nécessité pour les consommateurs de s’adapter à ces nouveaux outils.