Après l’annonce de la fermeture des usines de Michelin de Cholet et de Vannes en 2026, le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, s’inquiète que d’autres entreprises suivent cette lancée.
Fermeture des usines Michelin : d’autres unités pourraient mettre la clé sous la porte, selon le ministre de l’Industrie
Interrogé par France Inter, le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, est revenu sur l'annonce de la fermeture de deux usines Michelin. Pour rappel, ces unités vont mettre la clé sous la porte en 2026, en raison du coût élevé des énergies qui réduit considérablement la rentabilité du groupe.
Après la fermeture de ces usines, 1 254 employés se retrouveront au chômage. Pour leur accorder le temps de digérer cette nouvelle, le directeur général du groupe Michelin, Florent Ménégaux, a indiqué au Figaro qu'il leur a accordé un petit congé. Il assure également que ces employés n'auront pas de difficulté à retrouver un emploi, grâce à leurs fortes compétences. Un argument qui ne convainc pas les syndicats qui, depuis l'annonce du plan social, appellent ces salariés à entrer dans une grève illimitée.
Lors de son entretien avec France Inter le 9 novembre, Marc Ferracci a partagé ses réticences quant à cette décision. Il estime que d'autres usines pourraient emboîter le pas, engendrant ainsi une perte massive d'emplois. « Des annonces de fermetures de sites, il y en aura probablement dans les semaines et les mois qui viennent », a-t-il estimé. Cela engendrera, selon lui, la perte de « milliers d'emplois ». Il dénonce, d'autre part, la manière dont le groupe Michelin a annoncé à ses salariés la fermeture de ses usines. « Les salariés ont été prévenus très tard, la direction de Michelin ne s'est pas déplacée pour leur faire l'annonce en direct, les yeux dans les yeux, et ça, je pense que c'est regrettable », a-t-il déploré.
Le ministre de l'Industrie compte mettre en place des mesures de soutien pour le secteur automobile pour éviter des cas comme celui de Michelin
Dans la suite de l'entretien, le ministre de l'Industrie a évoqué de nombreuses mesures qui pourraient relancer le secteur automobile. Parmi elles, un « emprunt commun européen » ou encore « un bonus écologique à l’échelle européenne » qui permettraient de « financer des mécanismes de soutien » pour le secteur automobile.
« Les chaînes de valeur sont complètement intégrées. Vous avez des fournisseurs en Allemagne pour des constructeurs qui sont en France, et vous avez des fournisseurs qui sont en France pour des constructeurs qui sont en Allemagne. La protection commerciale vis-à-vis des véhicules chinois doit se concevoir au niveau européen », a-t-il expliqué, évoquant la nécessité de mettre en place un plan d'urgence. Le responsable avance, d'autre part, la législation européenne sur l'industrie propre, dont la mise en place est prévue par la Commission européenne dès le 1ᵉʳ janvier 2025.