Les femmes occupent moins de poste de responsabilités que les hommes en France. En effet, le rapport de l’ONG Oxfam, dévoilé ce mardi 29 avril 2025, dresse un état des lieux préoccupant sur l’occupation de postes de responsabilité en France. Selon cet index, seulement 28 % des postes-clés, qu’ils soient exécutifs, parlementaires ou locaux, ainsi que dans les grandes institutions, sont occupés par des femmes cette année.
Une donnée qui met en lumière les inégalités persistantes dans l’accès des femmes aux postes décisionnaires, malgré les avancées. Publié à l’occasion du 80e anniversaire de l’obtention du droit de vote des femmes en France, le rapport souligne que 29,1 % des postes exécutifs sont désormais occupés par des femmes. Toutefois, une précision importante s’impose :« Le diable se cache dans les détails », déclare l’ONG.
En effet, la parité, bien qu’atteinte dans certaines institutions, se dissipe dès qu’on s’approche des fonctions les plus puissantes de l’État. Par exemple, « le taux de parité diminue dès qu’on s’approche des postes considérés comme les plus puissants », atteignant 43 % pour les ministères de plein exercice et 25 % pour les ministres d’État. Aucune femme ne siège à la tête des ministères régaliens tels que la Défense, les Affaires étrangères, la Justice, les Finances et l’Intérieur, des ministères considérés comme étant les plus stratégiques et influents.
Le plafond de verre toujours en place pour les femmes
Au-delà des ministères, Oxfam pointe également du doigt la faible féminisation des cabinets ministériels. Un seul cabinet sur cinq est dirigé par une femme, et seulement 35 % des membres de l’équipe du président de la République sont des femmes. Le constat n’est guère meilleur au sein du parlement. En dépit de la présidence féminine de l’Assemblée nationale par Yaël Braun-Pivet depuis 2022, les femmes ne représentent encore que 36 % des députées, un chiffre en baisse. De plus, elles sont seulement 27 % à présider un groupe à l’Assemblée.
La situation au Sénat, bien qu’elle présente des chiffres similaires, reste également sous la barre de la parité. À l’échelle locale, la féminisation des fonctions de maire et de président des départements reste largement insuffisante. Selon Oxfam, seulement 20 % des maires sont des femmes et la parité dans les présidences des départements n’est guère mieux. À l’inverse, « au parlement européen, 53,2 % des députés sont des femmes », soulignant une différence marquée avec la situation en France.
Dans un contexte où le pouvoir reste encore majoritairement masculin, de nombreuses femmes politiques telles que Anne Hidalgo, Martine Aubry, Carole Delga, et Clémentine Autain ont signé une tribune appelant à un « acte II de la parité », soulignant que « le plafond de verre persiste ». Elles insistent sur le fait que « le pouvoir reste encore trop un milieu d’hommes, où les femmes sont largement exposées au sexisme et aux violences ».
Oxfam propose des solutions concrètes pour réduire ces inégalités. Parmi elles, l’adoption de « règles de parité dans l’attribution de postes régaliens » et dans la formation des cabinets ministériels, ainsi que la mise en place d’un « mode de scrutin binominal aux législatives », avec une parité homme-femme dans chaque binôme élu.
L’ONG milite également pour conditionner le financement des partis à des critères de parité dans leurs instances dirigeantes et leurs commissions d’investiture. La parité en politique demeure donc un combat essentiel pour l’ONG et la route reste encore longue pour une réelle égalité des genres dans les sphères de pouvoir.







