Le débat sur l’égalité salariale en France risque d’être relancé après ces chiffres publiés par l’APEC et qui démontrent que les écarts des salaires entre les hommes et les femmes évoluent peu, notamment chez les cadres, qui, bien qu’ils aient été augmentés pour la moitié d’entre eux en 2022, les hommes restent plus nombreux à avoir bénéficié d'une revalorisation salariale.
Le constat est affligeant. En 2022, les femmes étaient toujours moins bien payées et moins augmentées que leurs homologues masculins. La proportion des cadres hommes à avoir été augmentés a atteint 59%, contre 54% de femmes. Ceci, en prenant compte des profils et des postes équivalents.
Un écart de salaire qui atteint les 10%
Dans le détail, un cadre masculin gagne actuellement 7% de plus qu'une femme qui fait le même travail et qui a le même niveau. Cette situation persiste depuis 10 ans. Le directeur général de l’APEC, Gilles Gateau, a déploré cette situation : « Les augmentations salariales pour les cadres en 2022 ont été -encore une fois !- sans effet sur la réduction des inégalités salariales entre femmes et hommes cadres. Un constat… affligeant, qui se répète année après année depuis 10 ans. En parler, faire des lois, se donner des objectifs et des index c’est bien mais… cela ne suffit manifestement pas, il faut agir plus fort et plus vite ! Accélérer dans la lutte contre ces inégalités, changer la mentalité des dirigeants et des managers, reconnaître enfin les compétences, quel que soit le genre ».
Les femmes sous-représentées dans les postes à responsabilité hiérarchique
Cet écart entre les hommes et les femmes continue au fil des années de travail et finit même par se creuser avec l’âge. Il a, en effet, été constaté que pour des postes et profils équivalents, l’écart de rémunération atteint les 10% chez les plus de 55 ans, tandis qu’il est de seulement 3% pour les moins de 35 ans. C’est en tout cas ce que révèlent les données du baromètre de l’APEC.
Cet écart de salaires entre les hommes et les femmes s’explique en partie par des différences constatées entre les deux sexes. Les femmes cadres sont, en règle générale, plus jeunes que leurs collègues masculins et sont sous-représentées dans les postes à responsabilité hiérarchiques. Le chemin s’annonce donc long et ardu avant de voir des salaires égaux s’appliquer à des profils égaux, indépendamment de leur sexe.