Facturation électronique : combien va-t-elle réellement coûter aux auto-entrepreneurs ?

À partir de 2026, la facturation électronique deviendra obligatoire pour les auto-entrepreneurs, un changement qui pourrait peser lourdement sur leur budget.

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Un entrepreneur aide une personne en difficulté, probablement en train de discuter de problèmes financiers ou professionnels, avec des documents à la main.
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Dès septembre 2026, toutes les entreprises, y compris les auto-entrepreneurs, devront adopter la facturation électronique pour leurs transactions. Si cette réforme vise à réduire la fraude fiscale, elle pourrait représenter un coût non négligeable pour les travailleurs indépendants. Le passage à ce système numérique soulève de nombreuses préoccupations, notamment concernant les frais supplémentaires liés à l’utilisation de plateformes privées.

Le gouvernement a mis en place cette réforme dans le but de simplifier le processus de facturation et d’augmenter la traçabilité des transactions afin de lutter contre la fraude fiscale. Jean-Guilhem Darré, délégué général du Syndicat des indépendants (SDI), estime que cette mesure pourrait permettre de récupérer entre 8 et 10 milliards d’euros par an. Si l’objectif est louable, les travailleurs indépendants, notamment les auto-entrepreneurs, se retrouvent face à une nouvelle contrainte administrative qui pourrait augmenter leurs dépenses. En effet, au lieu de s’appuyer sur des solutions publiques gratuites, ils devront passer par des plateformes privées et payantes pour émettre leurs factures électroniques.

Un coût supplémentaire non négligeable pour les petites entreprises

La mise en place progressive de cette réforme commence avec les grandes entreprises et les ETI (Entreprises de taille intermédiaire) dès septembre 2026. Cependant, les petites entreprises et les auto-entrepreneurs auront un an de plus, avec un passage obligatoire à la facturation électronique prévu pour septembre 2027. Cette échéance permet à ces derniers de se préparer à ce changement. Toutefois, cette transition ne sera pas facile, et un grand nombre d’entrepreneurs ignorent encore le coût exact de cette réforme.

Selon une enquête du SDI rapportée par Capital, environ 45 % des auto-entrepreneurs ne sont pas prêts à passer à la facturation électronique, souvent à cause du manque de temps, mais aussi de la complexité des démarches. Ce qui inquiète particulièrement les travailleurs indépendants, c’est le coût de cette réforme. Si l’on considère les plateformes privées recommandées par l’État, les frais pourraient s’élever à 50 euros par mois pour les plus petites entreprises, soit environ 600 euros par an. À cela s’ajoutent les frais supplémentaires, tels que ceux liés au traitement des factures par les comptables ou les commissions bancaires pour la mise en conformité. Pour un auto-entrepreneur qui gagne entre 1 000 et 1 200 euros par mois, ce montant peut représenter une part significative de son revenu.

Des solutions nécessaires pour soutenir les auto-entrepreneurs

Cette nouvelle obligation pourrait avoir des répercussions sérieuses sur l’équilibre financier des auto-entrepreneurs. Le SDI met en garde contre le risque que cette mesure mette en péril l’existence même du régime de l’auto-entreprise, qui repose sur une gestion simplifiée des démarches administratives. Si ces frais supplémentaires sont trop lourds, cela pourrait décourager de nombreux indépendants de poursuivre leur activité ou d’engager de nouvelles démarches administratives. Le gouvernement devra trouver des solutions pour alléger cette charge et garantir que la réforme ne devienne pas un frein à l’entrepreneuriat en France.

La généralisation de la facturation électronique, bien qu’essentielle pour moderniser le système économique et réduire la fraude fiscale, représente un défi pour les auto-entrepreneurs. Avec un coût supplémentaire estimé à plusieurs centaines d’euros par an, cette réforme pourrait fragiliser un modèle économique déjà précaire pour de nombreux indépendants. Les travailleurs concernés devront être bien préparés, et des ajustements seront nécessaires pour rendre cette transition plus abordable. Le succès de cette réforme dépendra en grande partie des mesures d’accompagnement mises en place par l’État.

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