À la fin du mois de janvier, la Banque de France avait tiré la sonnette d'alarme en raison de l'explosion des arnaques aux faux conseillers bancaires. Au premier trimestre de 2023, ces escroqueries ont coûté près de 203 millions d'euros aux Français, avait indiqué l'institution.
Ce mardi 5 mars, le gouvernement emboîte le pas à la Banque de France à travers la plateforme de sensibilisation aux risques numériques du gouvernement cybermalveillance.gouv.fr pour tirer la sonnette d'alarme contre les arnaques aux faux conseillers bancaires.
Qu'est-ce que l'arnaque au faux conseiller bancaire ?
L'arnaque aux faux conseiller consiste à recevoir un appel d'un faux interlocuteur. Cette usurpation d'identité repose sur une technologie permettant de remplacer son numéro de téléphone pour tromper sa victime. En recevant un appel d'un numéro connu, il n'est pas très intuitif de se dire que l'interlocuteur n'est pas forcément le bon.
L'objectif est de se faire passer pour un membre du personnel de la banque de la victime pour l'inciter à valider des virements frauduleux. Tout ce stratagème se base sur une technologie : le Spoofing, qui est une usurpation d'identité numérique. L'escroquerie peut concerner des adresses mail ou des adresses IP afin de se faire passer pour une autre personne.
Ces dernières années, les escrocs s'attaquent également aux numéros de téléphone. Pour la plateforme gouvernementale, les arnaques aux faux conseillers bancaires sont le véritable « phénomène » de l’année 2023. Ainsi, le rapport de cette plateforme, publié ce mardi 5 mars 2024, indique que les différentes formes d’hameçonnage sont toujours la menace la plus répandue en ligne, avec près de 1,5 million de consultations sur la plateforme.
Les attaques par rançongiciel ont atteint un niveau « record »
Les attaques par rançongiciel ont atteint un niveau « record », selon le rapport de la plateforme qui a enregistré un bond de fréquentation de 78 % de son article dédié à cette première fraude. « Ils visent absolument tout le monde, via des données récupérées par l’hameçonnage ou en les rachetant », explique Jérôme Notin, directeur général de la plateforme.
« Aujourd’hui, c’est le seul moyen (pour les pirates) de pouvoir utiliser des données bancaires », estime ce responsable qui indique que ces escroqueries sont l'œuvre de plusieurs « petits groupes de quelques personnes » très bien organisées. « On peut vraiment parler d’une mafia », ajoute-t-il.
La plateforme indique également avoir enregistré près de 2 800 demandes d’assistance dans des attaques par rançongiciel, soit 12 % de plus qu’en 2022. Il s'agit d'attaques qui bloquent l’accès au système informatique d’un organisme contre le versement d’une rançon. Ce genre de cyberattaque est particulièrement en hausse (36 %) dans les collectivités.