Depuis la pandémie de 2020, les ETF séduisent une génération de jeunes investisseurs en quête d’indépendance financière. Ces fonds boursiers, simples et performants, apparaissent comme une alternative séduisante face aux incertitudes économiques. Mais que cache cet engouement ?
Les ETF, ou trackers, sont des fonds indiciels qui suivent l’évolution d’un indice boursier. Contrairement à l’achat d’actions individuelles, ils offrent une exposition diversifiée à des secteurs, des pays ou des indices majeurs comme le S&P 500 ou le MSCI World. Par exemple, un ETF répliquant le S&P 500 regroupe les 500 plus grandes entreprises américaines, comme Apple ou Amazon, avec un ajustement automatique en cas de faillite d’une société.
Selon l’AMF (Autorité des marchés financiers), 15 % des Français détiennent aujourd’hui des ETF, une proportion quadruplée en cinq ans. Ces produits, accessibles via des applications comme Trade Republic ou eToro, séduisent par leur simplicité et des performances attractives, atteignant parfois 10 % de rendement annuel sur le long terme.
Une génération en quête de solutions
Les jeunes investisseurs, souvent âgés de moins de 35 ans, expliquent ce choix par leur défiance envers le système de retraite et leur volonté de se prémunir contre l’inflation. Olivier, étudiant de 19 ans, confie à Actu.fr : « Je n’ai pas vraiment de projet pour l’instant, mais je ne crois plus au système français. C’est un peu ‘les ETF à la place de ma retraite’ ».
L’essor des ETF s’explique aussi par l’influence des réseaux sociaux. Des créateurs de contenu comme Mathieu Louvet ou Xavier Delmas vulgarisent les notions financières, rendant l’investissement accessible aux débutants. Toutefois, l’AMF met en garde contre les risques, appelant à croiser les sources et à vérifier que les placements correspondent aux profils des investisseurs.
Les risques des ETF à ne pas négliger
Malgré leur popularité, les ETF ne sont pas sans danger. Leur performance dépend directement de l’évolution des indices qu’ils suivent. En cas de baisse, comme lors de la crise des subprimes en 2008, les pertes peuvent être conséquentes.
Olivier Lendrevie, expert financier, rappelle que les ETF ne cherchent pas à battre l’indice, mais à le répliquer. L’investisseur peut donc perdre tout ou une partie de son capital. L’effet de levier, parfois utilisé pour amplifier les gains, accroît également les risques. C’est pourquoi il est conseillé de disposer d’un « matelas de sécurité » avant de s’engager.
Un phénomène en pleine expansion
Malgré les défis, l’engouement pour les ETF continue de croître. En 2024, ces fonds représentaient 14 000 milliards de dollars au niveau mondial, presque équivalent au PIB de la Chine. En France, l’AMF insiste sur l’importance d’une éducation financière adaptée pour guider ces nouveaux investisseurs.
Les ETF illustrent ainsi une nouvelle manière de penser l’épargne et l’investissement, portée par une génération désireuse de maîtriser son avenir financier. Une tendance qui, si elle est bien encadrée, pourrait redéfinir durablement le paysage de l’investissement en France.