La France est dans le top 10 mondial concernant l'espérance de vie, selon des études parues au courant de cette année. Toutefois, les Français vivent-ils plus longtemps en étant en bonne santé ?
Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publiée le vendredi 22 décembre répond à cette question.
Ainsi, selon celle-ci, « en France, l’espérance de vie à la naissance s’allonge régulièrement, même si elle a été affectée par l’épidémie de Covid-19 et qu’elle n’a pas encore retrouvé sa valeur de 2019, avant l’épidémie ». Cependant, dans l'absolu, elle peut être en décalage avec l'espérance de vie en bonne santé.
C'est dans ce sens que la DREES a réalisé cette nouvelle étude en soulignant que « ces années supplémentaires de vie ne sont pas toutes nécessairement vécues « en bonne santé ». Pour 2022, la DREES révèle que selon son étude, « à 65 ans, les femmes peuvent espérer vivre 11,8 ans sans incapacité et les hommes, 10,2 ans ».
L'espérance de vie sans incapacités augmente en France
Le calcul de l’espérance de vie sans incapacité est expliqué par cette direction comme suit : « les espérances de vie sans incapacité, pour être calculées, nécessitent de disposer d’estimations de la part de la population déclarant être limitée depuis au moins six mois dans les activités que les gens font habituellement du fait d’un problème de santé ».
« Ces estimations sont obtenues à l’aide d’une enquête 2 qui usuellement est collectée par des entretiens en face-à-face mais qui, dans le contexte pandémique des années 2020 et 2021, a dû être collectée au téléphone, avant que la situation ne revienne à la normale en 2022 », ajoute la DREES qui souligne qu' « une partie des personnes déclarant des limitations dans leurs activités sont plus difficiles à joindre en téléphone qu’en face-à-face, ce qui a pu conduire à sous-estimer la prévalence des limitations dans la population ».
L'étude révèle que l'espérance de vie sans problème de santé « à 65 ans progresse en tendance depuis 2008, pour les femmes (+ 1 an et 9 mois) comme pour les hommes (+ 1 an et 6 mois) ». « Parmi les années restant à vivre à 65 ans, la part de celles qui seront vécues sans incapacité croît depuis 2008 : elle est passée de 44,7 % en 2008 à 51,0 % en 2022 pour les femmes, et de 47,7 % en 2008 à 53,0 % en 2022 pour les hommes », explique l'étude.
La DREES rappelle qu'en « en 2020, les espérances de vie ont baissé, alors les espérances de vie sans incapacité stagnaient », alors qu' « en 2021 et 2022, les espérances de vie augmentent à nouveau légèrement, sans revenir à leur niveau d’avant l’épidémie de Covid-19, mais les espérances de vie sans incapacité connaissent des évolutions très heurtées », c'est-à-dire qu' « elles augmentent fortement en 2021 pour baisser en 2022 et retrouver un niveau proche de celui de 2020 ».