Escroqueries bancaires : quand votre banque doit-elle vous rembourser ?

Toutes les fraudes bancaires ne donnent pas lieu à un remboursement, la jurisprudence précisant désormais les cas où la banque est responsable.

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UNE PERSONNE TENANT PLUSIEURS CARTES BANCAIRES POUR ILLSUTRER LES OBLIGATIONS DES BANQUES 0REMBOURSSER LEURS CLIENTS
Escroqueries bancaires : quand votre banque doit-elle vous rembourser ? | Econostrum.info

Avec l’augmentation des fraudes bancaires, de nombreux clients se retrouvent victimes d’escroqueries, parfois sans espoir de récupérer leur argent. Une récente décision de la Cour de cassation vient clarifier les situations où les banques sont tenues de rembourser et celles où elles peuvent refuser. Un verdict qui change la donne pour les consommateurs.

Le 15 janvier dernier, la Cour de cassation a statué sur un cas d’escroquerie impliquant un comptable ayant cliqué sur un mail frauduleux. L’escroquerie a conduit au vol de données bancaires et au prélèvement d’importantes sommes sur les comptes de deux sociétés clientes. La banque, sollicitée pour un remboursement, a refusé, une décision validée par la Cour qui a estimé que la victime avait fait preuve de négligence grave.

Ce jugement repose sur l’article L.133-19 du Code monétaire et financier, qui précise que le client supporte les pertes si elles résultent d’un comportement frauduleux ou gravement négligent de sa part. Dans ce cas, cliquer sur un mail « manifestement trompeur » a été jugé comme un acte de négligence suffisante pour exonérer la banque de toute responsabilité.

Quand la banque est-elle obligée de rembourser ?

À l’inverse, la Cour de cassation a récemment rendu une décision plus favorable aux consommateurs dans le cadre de l’arnaque au faux conseiller bancaire. Dans ce type de fraude, les escrocs utilisent une technique appelée spoofing, qui leur permet d’afficher un faux numéro de téléphone, souvent celui de la banque elle-même, afin de gagner la confiance de leur victime, détaillent nos confrères de Merci pour l’info.

Dans un cas jugé en octobre dernier, un client avait validé des transactions frauduleuses via un code d’authentification forte après avoir été manipulé par un faux conseiller bancaire. La banque a refusé de le rembourser, l’accusant d’avoir validé lui-même ces paiements. Mais la Cour a estimé que l’établissement financier devait prouver que son client avait commis une négligence grave, ce qui n’a pas été démontré dans ce dossier. Résultat : la banque a été condamnée à rembourser les sommes perdues.

Les arnaques où la prudence est de mise

Ces décisions montrent que la protection des consommateurs dépend fortement des circonstances de l’arnaque. Lorsqu’une victime clique sur un lien frauduleux dans un e-mail suspect, les banques peuvent refuser de rembourser au motif que l’alerte était identifiable. À l’inverse, lorsque l’arnaque est bien orchestrée, comme dans le cas du spoofing, il devient plus difficile pour la banque de prouver que le client a commis une faute.

Par conséquent, les clients doivent être extrêmement vigilants face aux mails non sollicités, éviter de renseigner leurs identifiants en ligne et contacter directement leur banque en cas de doute sur un appel ou un message suspect.

Une responsabilité partagée entre clients et banques

Ces affaires illustrent un équilibre fragile entre la responsabilité des banques et celle des clients. Si les établissements financiers ont l’obligation de protéger les fonds de leurs clients et de sécuriser leurs transactions, ces derniers doivent également adopter des réflexes de prudence pour éviter les pièges.

Dans le doute, il est toujours conseillé de signaler rapidement toute transaction suspecte et de contacter son établissement bancaire pour connaître les recours possibles. Si une demande de remboursement est refusée, il reste possible de saisir le médiateur bancaire ou de se tourner vers des associations de consommateurs pour contester la décision.

Les arnaques bancaires continuent d’évoluer, rendant la protection des consommateurs plus complexe. Si certaines escroqueries sont couvertes par les banques, d’autres peuvent laisser les victimes sans solution. Il est donc crucial d’adopter de bonnes pratiques de cybersécurité et de connaître ses droits en matière de remboursement.

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