Un gigantesque réseau d’escroquerie et de blanchiment d’argent vient d’être démantelé grâce à une opération coordonnée entre plusieurs pays. Ce groupe, opérant depuis Israël et l’Europe, utilisait des techniques sophistiquées pour arnaquer des investisseurs et transférer l’argent via un circuit de sociétés fictives et de cryptomonnaies. L’enquête, ouverte en France, révèle l’ampleur d’une fraude mondiale bien organisée.
L’arnaque au faux investissement était au cœur du système mis en place par ce réseau criminel. Des escrocs, basés principalement en Israël, contactaient des victimes potentielles en se faisant passer pour des représentants de grandes entreprises financières ou énergétiques. Ils proposaient des opportunités d’investissement lucratives, notamment dans les énergies renouvelables, en utilisant des documents falsifiés et des plateformes web sophistiquées.
Une trentaine de sociétés fictives ont été créées en Hongrie, Italie, Portugal, Croatie, Allemagne, Turquie, Grande-Bretagne et Gibraltar pour masquer les flux financiers et donner une apparence légitime aux transactions. Une fois les fonds transférés, l’argent était rapidement déplacé vers des comptes bancaires relais et converti en cryptomonnaies, rendant son traçage particulièrement complexe.
130 millions d’euros détournés, un préjudice mondial bien plus élevé
Selon les premières estimations rapportées par Franceinfo, ce réseau aurait déjà détourné 130 millions d’euros, mais les enquêteurs estiment que le préjudice réel pourrait atteindre 600 millions d’euros à l’échelle mondiale. Certains pays n’ayant pas coopéré avec l’enquête internationale, le chiffrage exact reste incertain.
L’enquête a révélé que les escrocs ciblaient aussi bien des particuliers que des professionnels, comme cet ancien chef d’entreprise haut-savoyard, victime d’une fraude à hauteur de 1,5 million d’euros. Séduit par une fausse opportunité d’investissement dans des panneaux solaires en Espagne, il a viré 1,25 million d’euros avant que sa banque ne détecte la supercherie et bloque les dernières transactions.
Des arrestations en France, en Israël et en Espagne
L’opération menée par les gendarmes français, avec le soutien d’Europol, a permis l’arrestation de sept suspects. Trois d’entre eux ont été interpellés en France, tandis que les autres ont été arrêtés en Israël et en Espagne. Des perquisitions ont permis de saisir des dizaines de pierres précieuses, six montres de luxe et plusieurs centaines de milliers d’euros en biens de valeur.
Malgré ces avancées, la justice israélienne a relâché trois suspects franco-israéliens, dans l’attente d’une éventuelle extradition. En France, les individus arrêtés sont soupçonnés d’être des « mules bancaires », chargées de créer des comptes frauduleux et des entreprises fictives pour faciliter le blanchiment des fonds volés.
Une escroquerie sophistiquée, un risque pour tous les investisseurs
Les enquêteurs insistent sur le haut niveau d’organisation de ce réseau criminel. Les escrocs utilisaient des VPN, des téléphones anonymes, de faux sites web et des paiements en cryptomonnaie pour masquer leurs traces. Certains éléments montrent qu’ils préparaient leurs arnaques des années à l’avance, créant de faux noms de domaine et des publicités trompeuses pour attirer des victimes.
Face à ces fraudes de plus en plus sophistiquées, les autorités rappellent l’importance de vérifier l’authenticité des opportunités d’investissement. Il est recommandé d’éviter de cliquer sur des bannières publicitaires, de se méfier des appels non sollicités et de toujours passer par des sites officiels et des conseillers financiers certifiés. Cette affaire démontre que personne n’est à l’abri, même les investisseurs expérimentés, et que la vigilance est essentielle face aux promesses trop belles pour être vraies.