Avec un taux d'intérêt qui s'élève à 5 %, le Livret d'épargne populaire (LEP) est indéniablement l'un des plans épargne les plus lucratifs du moment. Néanmoins, son taux devrait baisser dès le mois d'août, en raison du recul de l'inflation.
Selon les résultats définitifs communiqués par l'Insee mercredi 15 mai, l'inflation s'établissait à hauteur de 2,2 % au mois d'avril, contre 2,3 % en mars, 2,9 % en février et 3,1 % en janvier. En 2024, la hausse des prix est donc sur une tendance baissière, ce qui n'est évidemment pas sans conséquence sur les finances des Français.
Outre le pouvoir d'achat, le recul de l'inflation permet également aux produits d'épargne réglementée de reprendre des couleurs. Du moins momentanément. En effet, en plus du Livret A et du LDDS, maintenus tous les deux à 3% jusqu'en janvier 2025, le LEP est actuellement plus rentable que jamais avec un taux d'intérêt à 5 % et une inflation en recul.
Sauf que, comme le taux d’intérêt du LEP suit l'inflation, il est révisé deux fois par an. Pour la prochaine mise à jour, qui devrait avoir lieu le 1ᵉʳ août prochain, le taux de rémunération va être indubitablement revu à la baisse. En clair, la formule de calcul du taux du LEP tient en compte l’inflation hors tabac annuelle observée sur les six mois qui précèdent sa révision. Avec une hausse des prix qui devrait continuer de reculer durant les prochains mois, le taux du LEP devrait donc être fortement raboté. En clair, si l'inflation hors tabac se maintient à un niveau de 2,1 % pour les mois de mai et juin, cela voudrait dire que le LEP passera d'un taux de 5 % à 2,2 %.
Un LEP à 3,5 % au minimum ?
Mais que les épargnants se rassurent, le rendement du livret d'épargne populaire ne peut pas descendre en dessous de celui du Livret A majoré d'un demi-point. C'est en effet ce que dispose un décret datant de février 2021. Par conséquent, vu que le taux d’intérêt du Livret A est maintenu à 3% jusqu'au mois de février 2025, le nouveau taux du LEP ne pourra pas descendre en dessous des 3,5 % en 2024 (taux du livret A + 0,5 %).
De plus, le gouvernement pourrait choisir d'amortir la chute, et ce ne serait pas la première fois qu'un tel scenario se produirait. En effet, lors des deux précédentes révisions du taux du LEP, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait fait le choix de limiter le recul du taux du livret d'épargne populaire.