La semaine dernière, le Sénat a adopté un projet de loi visant à verser une partie des ressources générées par le Livret A et le LDDS en faveur des entreprises du secteur de la défense. Un texte qui alimente encore davantage certaines interrogations concernant la possibilité d’utiliser l’épargne des Français pour aider l’Ukraine.
Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, un collectif composé de 390 personnes, dont des chercheurs, historiens, retraités et bénévoles, avait mis sur la table la question de dédier l’épargne des Français en faveur de l’Ukraine, notamment en créant un « Livret d’aide à l’Ukraine ». De là, plusieurs messages publiés sur les réseaux sociaux affirmaient que l’État allait débiter un montant de 500 euros sur l’épargne d’un Français sur dix.
Un scénario peu probable…
Mais que ces épargnants soient rassurés, « à aucun moment l’État ne peut venir ponctionner une somme d’argent sur les comptes épargne des Français. Il ne pourrait pas non plus sur les comptes courants. Les personnes qui véhiculent, partagent ce type de propos, diffusent de la désinformation », a assuré la Fédération bancaire française (FBF). L’État ne peut donc pas soustraire de l’argent directement sur le compte des épargnants et sans les prévenir. En revanche, l’idée de mettre en place un impôt dédié à l’armement ou l’aide à l’Ukraine est tout à fait possible. « Une idée qui serait théoriquement possible, mais complexe et hautement improbable en réalité », expliquent des spécialistes questionnés par l’AFP.
Financer l’industrie de la défense avec Livret A et le LDDS
Si l’idée d’aider l’Ukraine en se servant de l’épargne des Français ne semble pas être d’actualité, la possibilité de tourner les ressources du Livret A et du LDDS en faveur du secteur de la défense est, quant à elle, toujours envisageable. Mardi dernier, le Sénat s’est justement penché sur un texte de loi visant à dédier une partie de l’argent placé par les Français sur le Livret A et le LDDS pour financer les PME du secteur de la défense. Un texte qui a été adopté à la grande majorité. Ce jeudi, ce sont au tour de l’Assemblée nationale d’étudier ce texte.
Tournée essentiellement en faveur du logement social, une partie des ressources générées par le Livret A et le LDDS pourrait donc revenir au secteur de la défense. Une idée qui ne fait pas l’unanimité au sein du gouvernement. « On peut trouver d’autres façons de financer l’effort de défense, qui est indispensable. Le livret A, pour moi, c’est le logement social », avait notamment déclaré le ministre de l’Économie il y a quelques mois.
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