Depuis plusieurs semaines, des publications relayées sur les réseaux sociaux affirment que l’État pourrait réquisitionner l’épargne des Français pour financer la défense nationale. En réponse à ces inquiétudes, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a formellement démenti toute mesure coercitive, précisant que seules des solutions d’épargne volontaire sont à l’étude.
Les craintes d’une saisie des économies des Français ont été alimentées par des publications affirmant que l’État pourrait prélever directement de l’argent sur les comptes bancaires. Des vidéos circulant sur TikTok et YouTube incitent même les épargnants à retirer immédiatement leurs fonds pour éviter une supposée confiscation.
La source de ces inquiétudes provient des déclarations d’Emmanuel Macron, qui a évoqué en février la possibilité de « lancer des produits d’épargne » pour soutenir les investissements de défense. Certains y ont vu une tentative déguisée de ponctionner l’épargne privée, ce que le gouvernement dément catégoriquement.
Sur les réseaux sociaux, des figures politiques et des influenceurs ont relayé ces affirmations, parfois en exagérant la portée des mesures étudiées par l’exécutif. La multiplication des messages alarmistes a contribué à renforcer la méfiance de certains épargnants, qui craignent une décision brutale et imposée.
Une mise au point du gouvernement
Face à la montée des inquiétudes, Amélie de Montchalin a pris la parole sur France Inter pour clarifier la position de l’exécutif. La ministre a affirmé qu’ »il n’y a aucun projet de confiscation de l’épargne des Français », dénonçant une confusion entretenue par des rumeurs et de la désinformation.
Le ministère de l’Économie a également confirmé qu’aucune mesure ne permettrait l’expropriation des épargnants et qu’un tel mécanisme serait illégal. Chaque citoyen reste libre de l’utilisation de son épargne, sans obligation d’investissement dans un secteur spécifique.
Le gouvernement rappelle que le blocage ou la saisie de l’épargne ne peut être envisagé qu’en cas de grave instabilité financière, une situation qui ne correspond pas à la conjoncture actuelle.
Un appel à l’épargne volontaire pour la défense
Si le gouvernement n’a aucune intention de saisir les économies des Français, il réfléchit à des solutions pour mobiliser l’épargne privée. L’idée d’un livret d’épargne dédié à la défense ou d’un fonds d’investissement volontaire est en discussion, mais ces dispositifs ne reposeraient que sur l’adhésion des épargnants.
L’objectif affiché est d’éviter une hausse des impôts tout en trouvant de nouveaux financements pour le budget de la défense. Emmanuel Macron a évoqué le besoin de mobiliser des financements privés pour soutenir les dépenses militaires, mais sans contrainte pour les épargnants.
Cette approche repose sur le principe du volontariat, comme cela a déjà été le cas pour d’autres produits d’épargne spécialisés, notamment ceux destinés au financement de la transition écologique ou du logement social.
La prudence reste de mise
Si l’idée d’un blocage de l’épargne en cas de crise financière existe en théorie, elle ne concerne que des situations d’instabilité économique majeure. Pour l’heure, aucun signal ne laisse penser que le gouvernement envisage une telle mesure.
Les autorités économiques insistent sur le fait que les produits d’épargne réglementée, comme le Livret A ou le LDDS, ne sont pas menacés par une quelconque saisie. Les fonds restent accessibles aux épargnants et continueront à être utilisés selon leur vocation actuelle, principalement le financement du logement social et des infrastructures publiques.
Les Français peuvent donc conserver leurs économies sur leurs livrets sans crainte d’une réquisition forcée. En revanche, les débats sur l’implication de l’épargne privée dans le financement des dépenses publiques risquent de rester d’actualité dans les prochains mois. L’exécutif pourrait détailler ses propositions lors des prochaines discussions budgétaires, mais en maintenant le principe du choix laissé aux épargnants.