Selon une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) publiée le 27 novembre 2025, 55 % des enfants en France possèdent une forme d’épargne ouverte et gérée par leurs parents.
Le montant moyen présent sur ces comptes est estimé à 1 300 euros, avec des disparités importantes selon la situation patrimoniale des familles. Ce type d’épargne est le plus souvent logé sur des livrets classiques, mais certaines familles optent pour des produits plus complexes. Le livret A, accessible dès la naissance, est l’un des produits les plus utilisés. Il est plafonné à 22 950 euros pour un enfant et rémunéré à 3 % net en novembre 2025. Ce livret présente une liquidité totale, avec possibilité de retrait à tout moment, sous réserve de la signature des représentants légaux. Il est exonéré d’impôt et de prélèvements sociaux.
D’autres supports existent : le livret de développement durable et solidaire n’est accessible qu’aux personnes majeures. En revanche, l’assurance vie peut être souscrite au nom du parent avec l’enfant comme bénéficiaire, ce qui permet de mieux contrôler l’accès aux sommes épargnées, notamment après la majorité.
Durée d’épargne, gestion parentale et organisation juridique
La pertinence d’un support dépend de l’âge de l’enfant, de la durée prévue de l’épargne et des objectifs assignés à ces fonds. Selon Morgane Dion, coach en finances personnelles qui s’est exprimé dans une interview sur Huffpost, il faut d’abord vérifier sa propre stabilité financière avant d’ouvrir une épargne pour son enfant. Elle conseille de déterminer en amont si les fonds sont destinés à financer des études, un logement ou d’autres besoins identifiés.
Certains produits d’épargne, comme l’assurance vie, permettent un blocage temporaire du capital. Dans ce cas, l’épargnant peut définir les conditions de déblocage, même au-delà des 18 ans de l’enfant. À l’inverse, un livret ouvert au nom de l’enfant devient sa propriété légale. Les parents ne peuvent plus en disposer librement, sauf pour des dépenses dans l’intérêt de l’enfant.
En cas de séparation ou de désaccord entre parents, il est possible de demander une co-gestion conjointe du compte, obligeant une double autorisation pour les opérations importantes. La fiscalité appliquée dépend du support choisi. Le livret A est défiscalisé. En revanche, les gains d’une assurance vie peuvent être soumis à l’impôt selon l’ancienneté du contrat et les montants retirés.
Éducation financière : un accompagnement recommandé dès le plus jeune âge
L’étude de l’Ined et les retours de terrain montrent que les enfants peuvent parfois recevoir des sommes importantes à leur majorité sans formation adéquate à la gestion budgétaire. Morgane Dion indique que certains jeunes dépensent tout sans en comprendre la valeur et souligne l’importance de l’éducation financière en parallèle de l’épargne.
Des initiatives simples peuvent être mises en place dès l’enfance. À partir de quatre ans, les enfants développent une perception de l’argent. Vers dix ans, ils sont en mesure d’apprendre les bases de la gestion, comme l’épargne différée ou le suivi d’un budget. Des pratiques comme l’ajout d’une somme pour chaque euro conservé pendant une durée déterminée permettent d’illustrer les bénéfices de l’épargne et d’introduire des notions telles que la récompense différée ou la responsabilité financière.
Les spécialistes rappellent également que les comportements des adultes influencent les habitudes des enfants. Le dialogue familial autour des questions budgétaires joue un rôle dans l’apprentissage. Ainsi, au-delà du choix du produit d’épargne, la manière dont il est présenté et utilisé participe à la transmission des notions liées à l’argent.








