Au deuxième trimestre 2025, le taux d’épargne des Français a atteint 18,9 % de leur revenu disponible, un niveau inégalé depuis les années 1970, à l’exception de la période liée à la pandémie de Covid-19.
Cette forte épargne a conduit à un patrimoine financier des ménages français de 6.430 milliards d’euros, selon la Banque de France. Ce montant impressionnant suscite des discussions au sein du Parlement, alors que le gouvernement cherche à financer ses dépenses, notamment celles liées à la défense et à la gestion de la dette publique.
Une épargne répartie entre produits sûrs et plus risqués
L’épargne des Français est principalement concentrée dans des produits financiers sûrs, avec une majorité d’investissements dans des produits de taux comme le Livret A et l’assurance vie. En 2025, l’assurance vie représente 2.084 milliards d’euros, tandis que les livrets réglementés (Livret A, LDDS, LEP) totalisent environ 687 milliards d’euros. Cette épargne reste, pour une grande partie, placée de manière sécurisée dans des produits à capital garanti.
Les produits plus risqués, tels que les actions cotées et les unités de compte, représentent 2.465 milliards d’euros de l’épargne totale. Une partie de cette épargne est également utilisée pour financer des investissements à long terme, notamment dans le logement social et la politique de la ville, via des mécanismes comme la Caisse des dépôts.
Cette répartition entre des investissements sûrs et plus risqués reflète l’équilibre des Français entre sécurité financière et recherche de rendements plus élevés, notamment à travers l’assurance vie, dont une grande partie est investie en titres d’entreprises. Cependant, cette épargne ne génère pas toujours des rendements élevés, notamment en raison des faibles taux d’intérêt sur les produits réglementés.
Les enjeux fiscaux autour de l’épargne des Français
La situation budgétaire de la France, marquée par une dette publique élevée, a conduit à des propositions fiscales visant à mieux capter une partie de cette épargne. Dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale et du budget de 2026, les députés ont voté une augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus du capital, tels que les dividendes et l’épargne salariale, pour un montant estimé à 2,8 milliards d’euros en 2026.
Cette mesure concerne également les produits d’assurance vie, qui ont fait l’objet de critiques de la part de certains acteurs du secteur, notamment Daniel Baal, dirigeant de la Fédération bancaire française. Selon lui, taxer les fonds en euros dans l’assurance vie reviendrait à faire payer les épargnants pour leur rôle dans le financement de la dette publique.
D’autres propositions fiscales incluent la création d’un nouvel impôt sur la fortune improductive (IFI), qui toucherait les patrimoines supérieurs à 2 millions d’euros. Ce dispositif inclurait également les produits d’assurance vie en fonds euros, suscitant des réactions critiques. Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet Facts & Figures, a mis en garde contre les risques d’un tel dispositif, soulignant que cela pourrait entraîner un déséquilibre dans le système, avec un transfert massif d’épargne vers des unités de comptes plus risquées.
Alors que le gouvernement cherche à gérer sa dette et à financer des projets d’investissement, l’épargne des Français reste un enjeu central. Le débat autour de l’épargne et des nouvelles fiscalités pourrait se prolonger, avec des implications importantes pour les ménages français et l’économie en général. Les discussions au Parlement et les futures décisions fiscales auront un impact sur la manière dont cette épargne sera utilisée et orientée dans les années à venir.








