Les entreprises du CAC 40 ont rendu public leurs résultats semestriels en cette fin de juillet. Bien qu’elles aient rencontré certains défis sectoriels, les résultats, quant à eux, restent globalement positifs. Pour un bon nombre de sociétés, les bénéfices nets cumulés sont en progression avec un taux de 11 % sur un an. La conjoncture économique du pays a donc profité à certaines entreprises. En revanche, d’autres ont dû faire face à plusieurs difficultés. Cela étant dit, les performances des entreprises du CAC 40 sont influencées par plusieurs facteurs et les perspectives se dessinent déjà pour le reste de l’année 2023.
Résultats exceptionnels pour les grands groupes
Le premier semestre de l’année 2023 écoulé, les bilans pour les grands groupes sont remarquables. Par exemple, le géant BTP Vinci a enregistré deux milliards d’euros de bénéfices grâce à la rentabilité de ses concessions de l’autoroute. Le constructeur automobile, Renault, affiche aussi des résultats similaires. Avec une marge opérationnelle qui bat tous les record, estimée à 7,6 %, il enregistre un bénéfice de 2,1 milliards d’euros.
Les résultats des géants du CAC 40 ont été au rendez-vous, compte tenu de la conjoncture économique marquée par l‘inflation et la baisse de la demande. En effet, l’inflation a été un acteur significatif dans l’augmentation des chiffres d’affaires et des bénéfices de ces entreprises. Elles ont anticipé la situation et ont pu « répercuter leurs hausses de coût sur les prix de vente de leurs produits » résume Beatrice Hautefort, fondatrice de la Fintech Scalens. En revanche, pour les autres entreprises, cette démarche a été un véritable défi.
Certains analystes estiment que les entreprises avaient anticipé les difficultés en conséquence des bilans de l’année 2022, « Malgré des attentes plutôt négatives, les résultats sont au rendez-vous pour les grandes valorisations, avec un impact plus faible qu’anticipé de l’inflation et du ralentissement de la demande », conclut Christopher Dembik, directeur de la Recherche macroéconomique chez Saxo Bank.
Des secteurs en difficulté
La hausse globale des bénéfices masque certaines baisses dans certains secteurs. Par exemple, le géant des laboratoires d’analyse, Eurofins, a enregistré une chute de 51% de ses bénéfices au premier semestre, tandis que le secteur industriel, sensible aux coûts de l‘énergie, a subi une baisse de 43% de ses bénéfices. ArcelorMittal a notamment connu une chute de 63% de son bénéfice net, impacté par les prix des métaux moins favorables et les conséquences de la guerre en Ukraine.
Le luxe maintient sa croissance
Le secteur du luxe continue d’afficher une belle croissance, avec une augmentation de 18% des bénéfices au premier semestre 2023. LVMH a réalisé une performance remarquable avec une hausse de 30% de ses bénéfices, tandis que le groupe Kering a connu une baisse de 10%, principalement due aux difficultés en Chine. « Fin 2022, les analystes s’attendaient à un décrochage au niveau des ventes, notamment avec les difficultés en Chine, mais la réalité, c’est que ce secteur monte toujours, ce qui démontre sa résilience », confirme Christopher Dembik.
Néanmoins, des questions subsistent quant à la dynamique lors du second semestre de 2023. Les entreprises à forte valorisation disposent « de suffisamment de cash pour continuer à investir et pour faire face à la hausse du loyer de l’argent qui dépend du taux d’intérêt », confirme Christopher Dembik. On s’attend également à de nombreux programmes de rachat d’actions visant à récompenser les actionnaires et à stimuler les cours de Bourse.
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