Dans l’optique de réduire l’impact environnemental des chaudières, la France a mis en place une nouvelle réglementation des chaudières au biofioul. Il s’agit d’un système de chauffage alimenté avec un mélange de pétrole et de colza. Malgré cette mesure, le biofioul peine à s’imposer comme alternative crédible au fioul traditionnel.
Une transition onéreuse et difficile à réaliser
La transition vers le biofioul se heurte à plusieurs obstacles. La mise en place progressive de cette nouvelle filière constitue le défi majeur de ce projet. En effet, la commercialisation du carburant n’a commencé qu’en décembre 2022 et il n’est pas encore largement accessible sur tout le territoire français. « Il y a des difficultés pour approvisionner trois régions actuellement : la Champagne, l’Île-de-France et les Hauts-de-France », précise Frédéric Plan, délégué général de la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C). Cependant, cette dernière prévoit une amélioration progressive de la couverture territoriale, et devrait être totale d’ici à 2024. Ce déploiement pourrait contribuer à l’augmentation de l’utilisation du biofioul.
Par ailleurs, le coût de ce dernier représente un obstacle de taille. Pour le moment, il est 15% plus élevé que le fioul traditionnel. Cette différence de prix peut dissuader de nombreuses personnes, notamment en ces temps économiquement incertains et marqués par une inflation élevée. Pour stimuler l’adoption du biofioul, les professionnels tentent de trouver des solutions. « Nous plaidons auprès des pouvoirs publics pour qu’il y ait une incitation fiscale afin de réduire l’écart de prix entre les deux », a souligné Eric Layly, président de la FF3C.
Les Français préfèrent utiliser leurs vieilles chaudières
Les Français qui disposent déjà de chaudières au fioul préféreraient utiliser leur chaudière ancienne que de s’en procurer une nouvelle avec un coût relativement élevé. Selon Frédéric Plan, « pour accélérer, il faudrait étendre le biofioul au parc actuel. C’est déjà possible techniquement en changeant le brûleur et en modifiant la ligne d’injection au fioul ». De son côté, Pascal Housset, représentant des entreprises de génie climatique, de maintenance, de couverture et de plomberie, doute fort que les Français accueillent cette initiative à bras ouverts. « Il est en tout cas illusoire de croire que tous les Français vont passer à la pompe à chaleur », a-t-il indiqué.
Il faut savoir qu’en France, environ 3,5 millions de bâtiments utilisent encore le fioul pour les saisons froides. Parmi ceux-ci, et d’après les chiffres de 2018 qui n’ont pas été mis à jour par la FF3C, on compte 2,8 millions de maisons individuelles. Le fioul se classe ainsi en troisième position parmi les ressources utilisées par les Français pour se chauffer, notamment dans les zones rurales.
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