L'emploi des seniors est un sujet très sensible qui suscite énormément d'interrogations. Après avoir été rejeté par le Conseil constitutionnel en avril dernier, la question d'un CDI pour les travailleurs de plus de 60 ans vient d'être remis sur la table.
Dans le cadre des négociations entre syndicats et patronat qui se déroulent actuellement, le « CDI seniors » a été une nouvelle fois proposé. En effet, le Medef et la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) ont tous les deux défendu cette idée pourtant rejetée par le Conseil constitutionnel il y a quelques mois déjà. « Il doit permettre d’accompagner le salarié jusqu’à la retraite avec la possibilité de cumuler ce CDI avec l’allocation-chômage différentielle s’il est moins bien rémunéré par rapport à la période précédente », a expliqué le négociateur du Medef Hubert Mongon.
Une proposition qui ne passe pas auprès des syndicats
Si pour le patronat, cette proposition sonne comme la solution idéale pour favoriser l'emploi des seniors. Chez les syndicats, elle ne fait absolument pas l'unanimité. « Ce n’est pas l’enjeu de cette négociation. Et cela n’aura aucun impact sur le taux d’emploi », déplore Olivier Guivarch de la CFDT. De son côté, Jean-François Foucard de la CFE-CGC évoque quant à lui « une pancarte lourde à porter » pour les seniors cherchant à réintégrer le marché du travail. Pour Nathalie Bazire de la CGT, « ce nouveau contrat ne nous va pas ».
Avec comme objectif d'atteindre les 65 % d'emploi des 60-64 ans fixé par le gouvernement d'ici 2030, « on a proposé de créer un CDI seniors pour les demandeurs d'emploi », explique Hubert Mongon. Pour défendre cette proposition, le négociateur Medef indique que ce contrat, réservé aux seniors de plus de 60 ans, permet aussi aux entreprises d'avoir « une visibilité sur la date de départ, puisque la mise à la retraite serait possible dès l'obtention des conditions de retraite à taux plein et non à 70 ans comme c'est le cas légalement aujourd'hui ».
Par ailleurs, « un délai de carence de six mois » serait envisagé entre un licenciement et une réembauche au sein de la même entreprise, explique Hubert Mongon. Toujours dans l'optique de favoriser l'emploi des seniors, le député Renaissance, Marc Ferracci a quant à lui proposé de généraliser le système bonus-malus mis en place en 2021.
Pour rappel, ce dispositif a pour but de pénaliser les entreprises qui font appel aux contrats courts de manière excessive. Avec un tel dispositif, le député espère décourager les entreprises à se séparer des seniors et donc à encourager l'emploi des plus de 50 ans en France.