En pleine crise immobilière, le secteur du bâtiment fait face à une menace grandissante sur l’emploi. Après une baisse des effectifs en 2024, la situation risque de s’aggraver en 2025. Quelles sont les raisons de ce déclin et les conséquences pour l’économie et les salariés concernés ?
Selon Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), interrogé par Capital le secteur pourrait perdre 100 000 emplois en 2025, après avoir déjà supprimé 30 000 postes en 2024. Ces chiffres alarmants illustrent une crise structurelle aggravée par le manque de relance dans l’immobilier. « Si un nouveau projet de loi de finances pour 2025 n’est pas adopté rapidement, nous assisterons à une véritable glissade sur le front de l’emploi », avertit-il.
Les défaillances d’entreprises dans le bâtiment ont bondi de 25 % sur les onze premiers mois de 2024, reflétant les difficultés financières croissantes des acteurs du secteur. Cette situation est directement liée à la chute des mises en chantier, tombées à 253 000 unités en 2024, un niveau historiquement bas depuis 1954. En 2025, ce chiffre pourrait encore reculer à 239 000 unités, selon la FFB.
Un projet de loi bloqué, des conséquences dramatiques
La censure du gouvernement Barnier en décembre 2024 a stoppé net l’adoption du projet de loi de finances (PLF) 2025, qui incluait des mesures clés pour soutenir le secteur immobilier. Parmi ces propositions figurait l’élargissement du prêt à taux zéro, l’exonération temporaire des droits de mutation pour certaines donations immobilières et un délai supplémentaire pour les investisseurs en Pinel. « Sans ces mesures, il est impossible pour le bâtiment de maintenir l’emploi actuel sans mettre en danger la survie des entreprises », souligne Olivier Salleron.
Chaque logement non construit a un impact direct sur l’emploi. « Pour chaque projet abandonné, ce sont deux salariés du bâtiment qui restent sans travail », explique Olivier Salleron à Capital. Cette baisse d’activité n’affecte pas seulement les entreprises de construction, mais aussi les acteurs en amont, comme les fournisseurs de matériaux, et en aval, comme les agents immobiliers. Le bâtiment, qui représente 1,2 million d’emplois directs, risque de perdre son rôle de moteur économique.
Une relance indispensable du secteur du bâtiment
Pour éviter un effondrement du secteur du bâtiment, la FFB appelle à des mesures urgentes et adaptées. Ces dernières devraient inclure des incitations à l’investissement, un soutien accru aux primo-accédants, et une stabilité politique pour rassurer les marchés.
« Nous ne licencions que lorsque c’est indispensable, mais la situation actuelle nous pousse à des choix difficiles », insiste Salleron auprès de Capital. Le secteur du bâtiment, véritable baromètre de l’économie française, est à un tournant critique. Si des solutions rapides ne sont pas trouvées, la crise pourrait s’amplifier et peser durablement sur l’emploi et la croissance.
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