Emploi : plus de la moitié des recrutements se font par le bouche-à-oreille, un record en 2024

En 2024, 57 % des recrutements en France ont été réalisés grâce au bouche-à-oreille, selon une étude de Randstad France. Une tendance en forte progression, notamment dans des secteurs comme la restauration et l’artisanat, qui met en lumière l’importance des réseaux dans un marché de l’emploi de plus en plus compétitif.

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un homme en chemise bleu, assis dans ce qui semble etre un bureau, face à une femme qui porte un T shirt rose
57 % des recrutements se font par le bouche-à-oreille dans l'hexagone, un record en 2024 | Econostrum.info

D’après une étude menée par Le Parisien et basée sur les données de Randstad France, 57 % des recrutements ont été réalisés via le bouche-à-oreille en 2024, marquant une hausse de 4 points par rapport à l’année précédente. Ce phénomène en constante progression reflète l’importance croissante des réseaux personnels et professionnels sur un marché de l’emploi de plus en plus compétitif.

Le recours au réseau, souvent désigné comme le « marché invisible », devient la méthode privilégiée par les employeurs pour pourvoir leurs postes. En 2021, 40 % des recrutements se faisaient ainsi, contre 53 % en 2023, et cette proportion atteint désormais 57 % en 2024. Selon l’étude, cette tendance est particulièrement marquée dans des secteurs tels que la restauration, où 99 % des postes d’aide cuisinier en Île-de-France sont pourvus sans annonce, tout comme 98 % des postes de plongeurs.

Cette pratique s’étend aussi à d’autres métiers, notamment les employés de libre-service, les agents administratifs et les ouvriers. Le bouche-à-oreille permet aux recruteurs de trouver rapidement des candidats de confiance, souvent recommandés par des collaborateurs ou des connaissances.

Les régions les plus concernées par les recrutements de bouche-à-oreille


L’étude met également en évidence des disparités régionales. La Corse arrive en tête, avec 75 % des emplois pourvus via le bouche-à-oreille, notamment pour les postes d’ouvriers (96 %). Viennent ensuite l’Île-de-France, où 64 % des postes sont pourvus de cette manière, et les Hauts-de-France, à 59 %. Ces chiffres témoignent d’une forte dépendance au réseau dans certains territoires, notamment dans les régions où l’accès à l’emploi est plus complexe.

Parallèlement, les plateformes professionnelles comme LinkedIn, qui compte désormais 30 millions d’utilisateurs en France, jouent un rôle croissant dans cette dynamique. Les candidatures spontanées, les agences d’intérim et la cooptation participent également à renforcer l’importance des réseaux dans le recrutement. En complément, des plateformes sociales comme TikTok commencent à être utilisées pour attirer des talents, notamment dans des secteurs créatifs ou innovants.

Une pratique peu avantageuse pour les personnes non connectées


Si le bouche-à-oreille facilite l’accès à l’emploi pour les personnes bien connectées, il pose la question de l’égalité des chances. Les candidats n’ayant pas de réseau établi, notamment les jeunes diplômés ou les personnes en reconversion, peuvent être désavantagés. Cette pratique peut également accentuer des biais en matière de diversité et limiter l’ouverture à des profils différents.

Dans un marché de l’emploi en mutation, la montée du bouche-à-oreille et des réseaux met en lumière l’évolution des pratiques de recrutement. Si ces méthodes simplifient les embauches pour les entreprises, elles appellent à un questionnement sur l’équité et l’inclusion dans le processus de sélection.

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