Emploi : le taux de chômage des chefs d’entreprise explose

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Photo France Travail illustrant le chômage des chefs d'entreprise
Chômage : près de 30 000 chefs d'entreprise ont perdu leur emploi au 1er semestre 2024 | Econostrum.info

Les chefs d’entreprise français sont frappés de plein fouet par le chômage. Au premier semestre 2023, 36,6 % d’entre eux ont dû mettre la clé sous le paillasson, victimes de la conjoncture difficile que traverse l’économie française. Le bilan est encore plus sombre si l’on prend en compte les faillites de petites entreprises du secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Ce sont en effet 65 % d’anciens propriétaires de ce type d’entreprises qui se retrouvent aujourd’hui sans emploi.

Des chefs d’entreprise sans emploi et sans ressources

Selon l’Insee, la France compte aujourd’hui 2,2 millions de chômeurs. Et le nombre d’anciens chefs d’entreprises a explosé au premier semestre 2023. Ces néo-demandeurs d'emploi sont particulièrement exposés à la précarité, dans la mesure où seul 1 % d’entre eux sont titulaires d’une assurance-chômage.

Ces chômeurs d’un autre genre sont généralement absents des statistiques et ne bénéficient pas d’une couverture sociale permettant de prendre en charge leurs besoins en cas de perte d'emploi. Ils se retrouvent ainsi sans revenus et sans perspective alors qu’ils sont âgés de 46 ans en moyenne et ont souvent une famille à charge. Une étude réalisée par le cabinet Altares et l’association GSC (Garantie sociale des chefs d’entreprise) révèle que 36,6 % des « petits patrons » ont déclaré faillite au premier semestre 2023. Dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, ce chiffre s’élève à 65,6 %.

Le secteur de l’industrie n’est pas non plus épargné par ce phénomène, avec 58,9 % de faillites déclarées au premier semestre 2023. Les chiffres sont tout aussi impressionnants dans le secteur de la construction, avec 50 % de faillites, et dans celui du commerce, où 47,2 % de chefs d’entreprise ont été contraints de cesser leur activité. La Corse souffre d’une situation particulièrement inquiétante, avec un nombre de patrons défaillants de 100 %.

Une conjoncture économique complexe

90 % des patrons qui ont fait faillite possédaient de petites entreprises. En moyenne, ils n'employaient pas plus de 5 personnes et réalisaient un chiffre d’affaires inférieur à 500 000 euros par an. Les restaurateurs, les coiffeurs et les métiers de l’e-commerce étaient les plus touchés au premier semestre 2023.

La plupart de ces entreprises ont été victimes de l’inflation. Les prix de l’énergie, des transports ou encore des matières premières sont en hausse continue depuis la pandémie de Covid-19. Ils ont écrasé de nombreuses entreprises sous le poids de factures toujours en hausse. La demande des ménages, en baisse, n’a pas suffi à contrecarrer les effets de ces charges, également en hausse continue.

À noter qu’un nombre important de ces entreprises avaient bénéficié de prêts garantis par l’État (PGE) pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire. Ces entreprises se sont ensuite retrouvées dans l’incapacité de rembourser ces prêts et n’ont eu d’autre choix que de déclarer faillite.

 

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