Emploi des cadres : le recrutement connait un ralentissement, selon l’Apec

L’emploi des cadres en France connaît un retournement, avec une baisse de 8 % des embauches en 2024

Publié le
Lecture : 2 min
image d'une femme inquiète, dans un bureau face à un ordinateur pour illustrer l'emploi des cadres
Emploi des cadres le recrutement connait un ralentissement, selon l'Apec | Econostrum.info

L’essor de l'emploi des cadres en France, qui avait connu une croissance continue depuis 2013, semble prendre fin. En 2024, la situation a basculé, avec une baisse significative des embauches et une prévision de poursuite de cette tendance en 2025.

Cette situation s’explique par plusieurs facteurs, notamment la baisse de l’investissement des entreprises, qui pèse directement sur les opportunités d’embauche dans le secteur cadre. Un des impacts les plus notables est le changement de comportements des recruteurs qui, face à un marché moins tendu, préfèrent privilégier les profils expérimentés et se montrent moins ouverts aux jeunes diplômés ainsi qu’aux seniors.

Selon Gilles Gateau, directeur général de l’Apec, « la fête est finie », a-t-il déclaré lors d’un entretien accordé à la Dépêche. « On sort d’une décennie très favorable, voire euphorique, pour l’emploi cadre. Depuis 2013, on avait une croissance continue des embauches. (…) Hormis le choc très spécifique du Covid en 2020, on n’avait pas connu de vraie baisse depuis plus de dix ans. Là, en 2024, on entre dans un cycle plus compliqué, comparable à ce qu’on avait vu en 2009. D’où l’image : la fête est finie, même si, attention, ce n’est pas non plus un crash. », a-t-il expliqué.

Un impact significatif sur l'embauche des jeunes et des seniors

Le principal changement dans les pratiques de recrutement concerne les jeunes diplômés et les seniors expérimentés. Avec moins d’opportunités sur le marché, les recruteurs, moins pressés, semblent privilégier les candidats déjà expérimentés, mais pas trop, au détriment des jeunes diplômés ou des seniors. Cette tendance pourrait exclure des profils jugés moins flexibles ou perçus comme plus chers, ce qui représente un risque pour l’inclusion de certaines catégories de la population. L’Apec intervient en proposant des accompagnements pour aider les jeunes et les seniors à valoriser leurs atouts lors des entretiens et à mieux s’adapter à ce marché plus sélectif.

Vers un rebond de l'emploi des cadres en 2026 ?

Malgré cette baisse, Gilles Gateau reste optimiste. En 2025, 300 000 embauches de cadres restent prévues, ce qui reste supérieur aux niveaux d’avant la pandémie de Covid-19. De plus, bien que le taux de croissance de l’emploi cadre ralentisse, les effectifs en poste continuent d’augmenter, ce qui démontre que le marché reste relativement stable, même si la dynamique est moins forte qu’auparavant. Toutefois, le directeur général de l’Apec a exprimé quelques réticences à propos d’un éventuel rebond en perspective.

« Cela dit, 2026 reste une inconnue, surtout avec les incertitudes géopolitiques. Ce qui est sûr, c’est que l’emploi cadre est très corrélé à l’investissement. Donc si la réindustrialisation ou la défense deviennent prioritaires, ça peut tirer certains secteurs vers le haut. On ne va pas vers un effondrement, mais vers une phase plus sélective, moins euphorique, où il faudra être vigilant pour ne pas laisser certains profils sur le carreau. », a-t-il conclu auprès de la Dépêche

Laisser un commentaire

Partages