Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, France Travail a remplacé Pôle Emploi, une mesure inscrite dans le projet de loi du gouvernement visant à atteindre le plein-emploi. Cependant, un récent rapport de la CGT chômeurs indique qu’une grande majorité des offres d'emploi diffusées par la plateforme pourrait être illégale.
La dernière enquête de la CGT chômeurs, dévoilée ce jeudi, examine près de 1 200 offres publiées par France Travail. Les résultats révèlent que 61,1 % de ces offres seraient illégales. Pierre Garnodier, secrétaire général du syndicat, souligne que « C’est un problème politique. Le gouvernement s’appuie sur le nombre soi-disant élevé d’offres proposées pour justifier la pression mise sur les privés d’emploi qui ne trouvent pas de travail. Mais, ce que nous montrons, c’est que la majorité de ces offres sont illégales. ». Cependant, la CGT démontre que la majorité de ces offres ne respectent pas la loi. Les critères d’analyse incluent l’existence d’un lien internet valide renvoyant à l’offre d'emploi, la présence de mentions discriminatoires, et la conformité des annonces à la réalité.
Régulièrement, les cégétistes contactent les entreprises qui recrutent, pour s’assurer que les intitulés de leurs offres correspondent à la réalité, comme le rapporte l’Humanité qui a assisté à une journée d’enquête. Cette dernière a justement détaillé le déroulement d’un de ces faux entretiens. « Bonjour, madame, j’ai vu une annonce de chef de chantier qui m’intéressait, mais je voulais m’assurer que c’est bien un contrat de dix-huit mois, comme indiqué sur l’annonce », demande le cégétiste, l’employée de l’agence d’intérim lui explique alors qu’au départ, les candidats recrutés ne signent que pour une semaine. « Pour quelle raison ? », demande l’enquêteur. « C’est une demande du client. »; réponds l'employée de l’agence d’intérim.
« En réalité, il s’agit d’un mensonge quasi systématique », assure Vladimir Bizet-Guilleron, agent administratif à Pôle emploi depuis 2005 et encarté à la CGT. « La plupart des agences affichent des durées de travail fallacieuses. Elles cherchent avant tout à récupérer des CV pour se constituer un vivier de candidats », explique-t-il. Un participant à l’enquête, Alexis, au chômage depuis quatre ans, témoigne également que certaines entreprises d’intérim avouent clairement que la durée du contrat est déterminée selon la tête du candidat. D’autres entreprises indiquent préférer recruter une personne handicapée en cas de diplôme équivalent, afin de bénéficier d’aides.
France Travail se défend à propos des offres d'emploi
Face à ces accusations, la direction de France Travail se défend en affirmant que « toutes les offres font l’objet d’un contrôle automatisé, s’appuyant sur l’intelligence artificielle, pour écarter celles contenant des mentions discriminantes ou non conformes à la réglementation. Les offres directement déposées par les employeurs sont de surcroît vérifiées par les conseillers en charge des entreprises, donnant lieu en cas de suspicion à un contact avec l’employeur en vue de modifier l’offre et de mettre fin à la suspension de publication », rapporte l’Humanité.
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