Selon l’observatoire de l’emploi des entrepreneurs publié par l’association GSC et la société Altares, 31 260 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi au premier semestre 2025. Ce chiffre traduit une hausse de 4,3 % par rapport à la même période en 2024, bien que l’augmentation soit moins marquée que les années précédentes.
Les dirigeants les plus touchés sont ceux à la tête de structures de petite taille. Les entreprises de moins de cinq salariés concentrent plus de huit pertes d’emploi sur dix, soit 26 313 cas recensés. Pour les très petites entreprises comptant entre six et neuf salariés, la progression des cessations atteint 17,2 %, ce qui représente 1 947 dirigeants.
En revanche, les entreprises de plus de 50 salariés montrent une certaine résistance, avec une diminution de 2,4 % des pertes d’emploi indique l’étude. L’âge médian des entrepreneurs concernés est de 46 ans. La tranche des 41 à 50 ans est la plus exposée, représentant près d’un tiers des cessations, soit 8 448 dirigeants.
Secteurs et territoires les plus concernés par les pertes d'emplois
Le secteur de la construction reste particulièrement affecté. Bien que les pertes se stabilisent, 7 745 entrepreneurs y ont perdu leur activité, soit une hausse de 1 %. Cette branche concentre encore plus d’un quart des cessations, avec en première ligne les activités de maçonnerie générale et de gros œuvre du bâtiment, qui comptabilisent 1 645 pertes. L’immobilier, après plusieurs années de difficultés, montre des signes de résistance.
Le commerce est également en difficulté avec 6 464 pertes recensées, un niveau quasi stable (+0,1 %). La vente de voitures et de véhicules automobiles légers apparaît comme la branche la plus touchée avec 622 cas, en progression de 12,7 %. Le secteur de l’hébergement, de la restauration et des débits de boisson enregistre 4 164 pertes d’emploi (+11,5 %), dont plus de 40 % dans la restauration traditionnelle assise.
Sur le plan géographique, l’Île-de-France concentre une part importante des cessations d’activité. Au premier semestre 2025, 7 507 dirigeants y ont perdu leur emploi, soit près d’un quart du total national, en hausse de 4 % par rapport à 2024.
Dans un commentaire accompagnant l’étude, Hervé Kermarrec, président de l’association GSC, souligne que « les chefs d’entreprise évoluent dans un environnement de plus en plus contraint. La pression sur les trésoreries, la prudence des consommateurs et les tensions sur certains marchés fragilisent les structures. Le second semestre s’annonce encore complexe et les arbitrages budgétaires de l’État seront déterminants. Il est donc essentiel de sensibiliser aux filets de sécurité financiers existants, qui permettent aux entrepreneurs d’anticiper une situation de perte d'emploi ».
L’évolution de ces tendances au second semestre dépendra en partie des décisions économiques et budgétaires à venir, dans un contexte où la fragilité des petites structures reste marquée.








