L'emploi a évolué en France. La part des agriculteurs et des ouvriers a diminué de presque de la moitié en 40 ans, tandis que celle des cadres a quasiment triplé, indique l’Insee. Les employés restent la catégorie socioprofessionnelle majoritaire.
La configuration des métiers et du travail est en mutation. Les statistiques révélées par une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques dressant le portrait des professions en 2022 sont révélatrices. En 2022, 26 % des travailleurs en France sont des employés. 24,6 % relèvent des professions intermédiaires, 21,7 % des cadres ou des professions intellectuelles supérieures et 18,9 % des ouvriers. Les artisans, commerçants et chefs d’entreprise représentent 6,8 %, alors que les agriculteurs exploitants sont réduits à 1,6 %, détaille l’étude.
Depuis 1982, la part des ouvriers a baissé de 29,9 % à 18,9 % en 2022. Il en va de même pour les agriculteurs, dont le taux est passé de 7,5 % à moins de 2 % en 2022. Cela est « en lien avec des forts gains de productivité » et « une augmentation de la taille des exploitations », explique l’institut.
La part des cadres parmi les travailleurs est passée de 8,0 % à 21,7 % en 2022, « du fait de l’élévation du niveau des qualifications ». La part des artisans, commerçants et chefs d’entreprise s’est quasiment stabilisée autour de 6 % depuis les années 2010, avant de gagner quelques portions pour remonter à 6,8 % en 2022, avec les « créations d’emploi dans les micro-entreprises ».
Les trois quarts des emplois occupés par des femmes, mais...
La dualité homme – femme, revient à la gent féminine qui domine, notamment dans les administrations d’entreprises, de la fonction publique et des services aux particuliers, où plus de 8 personnes en emploi sur 10 sont des femmes. C'est également le cas au sein des professions intermédiaires, particulièrement dans la santé et le travail social. À l’inverse, les ouvriers qualifiés sont majoritairement des hommes (86 %).
Dans une moindre mesure, les agriculteurs, les artisans, les commerçants et les chefs d’entreprises, ainsi que les ouvriers peu qualifiés, sont aussi des professions majoritairement masculines (entre 65 et 72 % d’hommes). Les hommes dominent légèrement parmi les cadres (57 %), alors qu’ils étaient très largement majoritaires en 1982 (78 %), relève le rapport.
Selon l’âge, les jeunes de 15 à 24 ans représentent 17 % des employés peu qualifiés et 21 % des ouvriers peu qualifiés, contre 10 % de l’ensemble de la population en emploi. Les personnes de 50 ans ou plus sont, quant à elles, surreprésentées parmi les agriculteurs (55 %) et parmi les artisans, les commerçants et les chefs d’entreprise (41 %).
Concernant le temps de travail, ce sont les agriculteurs qui tiennent la palme avec en moyenne 54 heures de mobilisation par semaine. En outre, 49 % des employés déclarent travailler parfois le samedi. Le télétravail est logiquement en vogue chez les cadres (plus de 1 sur 2) qui y recourent, contre moins de 1 % chez les ouvriers.
Enfin, le temps partiel cocerne 41 % des employés peu qualifiés. Dans ce créneau, l’Insee relève la persistance des disparités selon le sexe avec 27 % de femmes concernées contre 8 % d’hommes.