Emploi des cadres en chute libre : pourquoi les recrutements s’effondrent en 2025 ?

Le marché de l’emploi des cadres connaît un ralentissement marqué en ce début d’année 2025. Selon les derniers chiffres de l’Apec, seules 48 % des grandes entreprises envisagent de recruter un cadre au premier trimestre, contre 54 % un an plus tôt. Les petites et moyennes entreprises suivent également cette tendance à la prudence. L’instabilité économique, les incertitudes budgétaires et la stagnation de la consommation freinent les embauches. Face à ce retournement du marché, les négociations salariales deviennent plus rigides et les perspectives pour les demandeurs d’emploi s’assombrissent.

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Demandeurs d'emploi attendant de passer un entretien d'embauche.
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Après plusieurs années de dynamisme, l’emploi des cadres subit un net coup d’arrêt. Les entreprises, confrontées à une conjoncture incertaine, ralentissent leurs recrutements et deviennent plus exigeantes. Cette tendance marque un changement de rapport de force entre employeurs et salariés qualifiés.

Les chiffres de l’Association pour l'emploi des cadres (Apec) confirment une tendance à la prudence de la part des entreprises. En 2025, seulement 48 % des grandes entreprises envisagent d’embaucher un cadre, contre 54 % en 2024. Les PME suivent cette dynamique, avec 14 % d’intentions de recrutement, soit une baisse de quatre points par rapport à l’année précédente.

Les TPE constituent la seule exception à cette contraction du marché, enregistrant une légère hausse des recrutements. Malgré cela, le moral des cadres est en berne, une part croissante d’entre eux se déclarant inquiets pour leur avenir professionnel.

Une conjoncture économique pesante

Ce ralentissement s’explique par un manque de visibilité des entreprises sur leur activité future. En décembre 2024, seulement 58 % des sociétés estimaient avoir une visibilité à trois mois, contre 65 % un an plus tôt. L’incertitude budgétaire en France, les tensions commerciales mondiales et la stagnation de la consommation pèsent lourdement sur les décisions de recrutement.

L’impact se fait déjà sentir sur les salariés. Selon l’Apec, 24 % des cadres interrogés en fin d’année dernière redoutaient un licenciement, un chiffre en hausse de trois points par rapport à 2023. Cette inquiétude s’accompagne d’un recul du moral des cadres, qui a perdu sept points en un an.

Un rapport de force qui bascule en défaveur des cadres

Après plusieurs années de pénurie de talents, les entreprises reprennent progressivement l’ascendant dans les négociations. Désormais, elles sont moins enclines à faire des concessions. Seuls 18 % des recruteurs acceptent d’embaucher des profils ne correspondant pas parfaitement aux exigences du poste, contre 23 % en 2023.

De plus, la dynamique salariale s’inverse. En 2024, 41 % des entreprises avaient relevé leurs propositions de salaire pour attirer des candidats, mais cette proportion a chuté de 10 points en un an. Résultat, 55 % des cadres estiment qu’ils auraient du mal à retrouver un emploi équivalent s’ils quittaient leur poste, une perception qui gagne du terrain.

Quelles perspectives pour 2025 ?

Malgré cette situation tendue, 13 % des cadres envisagent toujours de changer d’emploi dans les trois prochains mois. Cependant, la prudence reste de mise face à un marché du travail moins favorable qu’auparavant.

L’évolution de l’économie, tant en France qu’à l’international, déterminera si cette tendance se confirme tout au long de l’année. Pour l’instant, le ralentissement du recrutement des cadres semble parti pour durer, ce qui pourrait redéfinir durablement les rapports entre employeurs et salariés qualifiés.

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