Entreprises en faillite : 55 000 emplois menacés en France !

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Par Yacine A. Publié le 12 juillet 2023 à 16h19
Crise de l'emploi bancaire : pourquoi les démissions des conseillers bancaires sont en hausse ?
Crise de l'emploi bancaire : pourquoi les démissions des conseillers bancaires sont en hausse ? - © www.econostrum.info

La situation des entreprises en difficulté reste préoccupante en France, avec une augmentation constante du nombre de faillites depuis la pandémie de Covid-19. Au deuxième trimestre 2023, on a observé une hausse alarmante de 35% du nombre de faillites par rapport à la même période en 2022. Ces chiffres inquiétants laissent craindre la disparition de près de 55 000 emplois sur le territoire français.

De plus en plus d'emplois menacés en France 

Les chiffres du cabinet spécialisé Altares révèlent le niveau inquiétant du nombre de faillites en France. Si l'on prend en compte les sauvegardes, redressements judiciaires et liquidations judiciaires directes, le nombre d'entreprises qui ont dû mettre la clé sous la porte est passé de 9 826 à 13 266, soit une augmentation de 35 % sur une année. Le rapport d'Altares souligne que le nombre de faillites « est au plus haut depuis 2016 ».

Thierry Millon, qui a dirigé l'étude, prévient qu'un tel constat doit nous « alerter ». « Il faut avoir à l’esprit que les choses demain ne seront pas aussi belles qu’avant la crise de la Covid », a-t-il expliqué à EURACTIV France. Ces faillites en grand nombre menacent de supprimer un nombre très élevé de postes en France. « Dans ces conditions, le nombre d’emplois menacés atteint 55 700, un seuil qui n’avait plus été approché depuis le 2ᵉ trimestre 2014 », précise le rapport.

Les PME et ETI lourdement impactées 

Lors de la crise du Covid-19, l'État a dû intervenir pour sauver les entreprises en souffrance. De nombreuses aides leur ont été versées pour les aider à faire face à la crise économique. Cependant, une fois ce soutien financier a cessé, on a observé, dès le mois d'août 2022, une montée fulgurante d'entreprises en difficulté en France.

Les premières à déclarer faillite ont été les entreprises sans salariés. Ce fut notamment le cas des livreurs. Les petites et moyennes entreprises (PME), ainsi que les entreprises de taille intermédiaire (ETI) n'ont pas tardé à suivre la même tendance. Thierry Millon confirme qu'« il y a des tensions très fortes chez les PME et ETI », dont le nombre de procédures de redressement augmente de 55 %. La situation est encore plus préoccupante dans le secteur de l’habillement, avec une hausse de faillites de 72 %.

« Les petits commerces de proximité sont parfois délaissés au profit de gros centres commerciaux. Leur fermeture peut alors entraîner des répercussions chez leurs fournisseurs, voire chez leurs clients », souligne le rapport. Ce dernier fait état de 1 477 établissements de restauration qui ont défailli, soit une hausse de 53 % par rapport au 2ᵉ trimestre 2023. La restauration rapide signe un record historique, avec 646 fermetures, soit une augmentation de 64 % sur un an.

Comment venir en aide aux entreprises en difficulté ?

La politique du « quoi qu'il en coûte » a fini par céder la place à des politiques d'aides plus ciblées. Aujourd'hui, les entreprises qui avaient été impactées par la pandémie de Covid-19 peinent à faire face à la hausse des prix de l'énergie. De même, elles éprouvent des difficultés à rembourser les prêts garantis par l'État (PGE), contractés il y a trois ans.

En 2021, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, annonçait la création d’une mission d’accompagnement des entreprises en sortie de crise (MAESC). Cette mission a permis de soutenir les entreprises qui connaissaient des difficultés financières, notamment en leur offrant des conseils techniques visant à améliorer leur fonctionnement. La MAESC « est une bonne démarche qui prouve que, même au sortir du ‘quoi qu’il en coûte’, l’exécutif ne baisse pas les bras. Il s’agit de s’assurer que les entreprises solvables soient en capacité de tenir si les bonnes actions sont mises en œuvre », conclut Thierry Millon.

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En tant que journaliste spécialisé dans l'économie, je mets à disposition mes connaissances afin d'expliquer les tendances économiques mondiales. J'excelle dans l'explication simple de phénomènes économiques complexes.

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