2025 s’annonce comme une année difficile pour les salariés français. Entre stagnation des salaires, recul du télétravail et recrudescence des plans sociaux, les entreprises reprennent l’avantage dans un contexte économique incertain.
Pour la première fois depuis la crise du Covid-19, le rapport de force entre employeurs et salariés semble s’inverser. Alors que la pénurie de talents s’estompe, les entreprises reprennent le contrôle sur des sujets tels que les augmentations salariales ou le télétravail.
En 2024, seulement 37 % des entreprises déclaraient encore des difficultés de recrutement, une nette amélioration par rapport aux années précédentes. Cette situation réduit le pouvoir de négociation des salariés, marquant une fin progressive des pratiques avantageuses mises en place durant la période post-Covid, comme les hausses salariales généralisées ou le télétravail étendu.
Augmentations modérées des salaires
Après deux années marquées par des augmentations record liées à l’inflation, les entreprises adoptent une approche plus conservatrice en 2025. Selon des experts, la hausse médiane des salaires devrait s’établir à 3,5 %, contre 4 % en 2024. Les revalorisations seront davantage uniformes et moins généreuses qu’auparavant. Cette modération reflète une volonté des employeurs de limiter les coûts dans un contexte économique incertain.
Autre point sensible, le télétravail subit un recul significatif dans de nombreuses entreprises. Des employeurs, tels qu’Amazon ou Ubisoft, imposent désormais des retours plus fréquents au bureau, parfois jusqu’à 100 % en présentiel. Ces décisions provoquent des tensions avec les salariés, qui restent majoritairement attachés à cette flexibilité. Si certaines entreprises utilisent ce levier pour réorganiser leurs effectifs, d’autres voient dans cette réduction une stratégie implicite pour encourager les départs volontaires.
Une recrudescence des plans sociaux
La montée des plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) est un autre indicateur préoccupant. En 2024, le nombre de licenciements dans ce cadre a bondi de 131 %, atteignant des records depuis la crise sanitaire. Cette tendance devrait se poursuivre en 2025, aggravant un climat social déjà tendu. Parallèlement, le recul de l’intérim dans des secteurs clés, comme l’industrie ou la construction, illustre une anticipation de baisse d’activité de la part des entreprises.
Malgré ce contexte difficile, certains secteurs continuent de recruter, notamment l’industrie, la santé et l’aide à la personne. Ces domaines offrent encore des opportunités, souvent sous forme de CDI, pour attirer les talents nécessaires. Pour les salariés en quête de stabilité, ces secteurs représentent une solution de repli face à la fragilisation d’autres pans de l’économie.
Alors que 2025 s’annonce comme une année de transition marquée par des ajustements et des incertitudes, les salariés devront s’adapter à un environnement dans lequel les cartes sont désormais entre les mains des employeurs.