Macron défend la France, mais les derniers chiffres fiscaux prouvent-ils qu’on n’est pas « au bord du gouffre » ?

Alors qu’Emmanuel Macron défend la solidité des finances publiques de la France, les derniers chiffres fiscaux témoignent d’une maîtrise des dépenses.

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Lors d’une récente interview, le président de la République Emmanuel Macron a dénoncé les propos excessifs des anciens premiers ministres à propos de la dette publique. Selon lui, la France continue de conserver sa souveraineté malgré les difficultés financières qu’elle traverse.

Le 1er octobre 2025, Emmanuel Macron a défendu la solidité des finances publiques françaises lors d’un entretient accordé au média allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le chef d’Etat a répondu aux avertissements alarmistes d’anciens responsables politiques, notamment François Bayrou et Michel Barnier, qui ont récemment évoqué des dangers financiers imminents pour le pays.

Bien que le président ait admis que la France n’avait pas encore résolu tous ses problèmes budgétaires, il a réfuté les discours sur un pays « au bord du gouffre », soulignant que la France reste une nation solide avec une bonne solvabilité. Les derniers chiffres publiés sur la situation budgétaire de l’État montrent une dynamique positive concernant les recettes fiscales.

À la fin du mois d’août 2025, les recettes fiscales ont atteint 199,6 milliards d’euros, soit une augmentation de 7,1 % pour l’impôt sur le revenu et de 6,8 % pour l’impôt sur les sociétés par rapport à l’année précédente. En revanche, la TVA a enregistré une légère baisse de 2,1 % à périmètre constant. En outre, les recettes totales ont augmenté de 5,4 % pour atteindre 216,3 milliards d’euros, comparativement à 205,2 milliards d’euros en 2024.

La France affiche des progrès concernant la gestion des finances publiques

Le gouvernement a réussi à maîtriser les dépenses publiques, notamment grâce à la fin progressive des mesures de soutien liées à la crise du Covid-19 et à la hausse des prix. Les dépenses du budget général, hors remboursements et dégrèvements, ont diminué de 1,2 % entre août 2024 et août 2025, passant de 304,1 milliards à 300,4 milliards d’euros.

Cette réduction des dépenses contribue à la diminution du déficit de l’État, qui s’établissait à -157,5 milliards d’euros fin août 2025, contre -171,9 milliards d’euros un an plus tôt. Ainsi, le déficit a diminué de 14,5 milliards d’euros, soit une baisse de plus de 8 % en un an. Malgré ces progrès dans la gestion des finances publiques, la France fait face à un problème structurel.

Depuis 50 ans, le pays enregistre un déficit public permanent, et ce n’est pas avant 2029 que le gouvernement prévoit un retour sous la barre des 3 % de déficit par rapport au PIB. Pour atteindre cet objectif, une réduction de 120 à 130 milliards d’euros de la dette serait nécessaire, selon Olivier Redoulès, directeur des études chez Rexecode, rapporte BFMTV.

En 2025, le déficit public devrait encore atteindre 5,4 % du PIB, tandis que le ratio de la dette publique par rapport au PIB a dépassé les 115 % au deuxième trimestre de l’année. Une des principales préoccupations pour l’avenir des finances publiques françaises est l’augmentation des dépenses sociales.

En 2023, la France a consacré 32,3 % de son PIB à la protection sociale, un chiffre bien au-dessus de la moyenne européenne (26,5 %) et de celui de l’Allemagne (27,2 %). L’augmentation continue de ces dépenses, couplée à la rigidité de nombreuses dépenses publiques, représente un défi important. Le pays consacre plus de la moitié de ses dépenses publiques à la dépense sociale, un pourcentage bien supérieur à la moyenne des pays de l’Union européenne (49 %).

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