Il y a trois ans, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait évoqué un « ensauvagement » de la société française. Dans le contexte actuel tendu, caractérisé par la révolte et les scènes de destruction et de pillage, suite à la mort de Nahel, le chef de file de « La France Insoumise », Jean-Luc Mélenchon, a déclaré que ce sont « les riches, les puissants se sont ensauvagés ». Une allégation qui n'aura pas manqué de susciter l'indignation d'un certain bord politique.
Émeutes : Jean-Luc Mélenchon accuse les riches
« Il faut stopper l’ensauvagement d’une partie de la société. » C'est en ces termes que le ministre de l'Intérieur, Gerald Darmanin, s'était exprimé, au mois de juillet 2020, pour caractériser le sentiment croissant d'insécurité exprimé par certains Français. Ce terme d'« ensauvagement a depuis été repris par certaines figures de la politique française, notamment la droite. Trois ans plus tard, le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, reprend à son compte cette expression, devenue désormais célèbre. Invité sur le plateau de LCI, dimanche 2 juillet, l'ancien député de la quatrième circonscription des Bouches-du-Rhône a déclaré : « Les riches, les puissants se sont ensauvagés. Ils veulent vivre à part des "nuisibles" comme dit leur police, les tenir à distance, les mâter », a-t-il ainsi déclaré.
Le fondateur et leader de LFI avait été invité à réagir aux violences qui ont éclaté à travers le territoire français suite à la mort du jeune Nahel, touché fatalement par un tir de policier à Nanterre le 27 juin. Jean-Luc Mélenchon a développé une analyse selon laquelle les riches seraient responsables de l'apparition de ces émeutes. « Les riches ne veulent plus vivre avec les autres. Ils ont leurs quartiers barricadés, leurs moyens de transport, leurs hôpitaux », dénonce-t-il. « La société française est fondamentalement une société qui ne marche que par ce qui la rassemble ». Il a conclu en expliquant qu'« il faut continuellement apporter sa petite pierre pour que l’édifice fonctionne. Or, les puissants et les riches se sont retranchés et ne veulent plus avoir affaire aux autres », a-t-il appuyé.
Les riches, les puissants, se sont ensauvagés. Ils veulent vivre à part des "nuisibles" comme dit leur police, les tenir à distance, les mâter.
Les riches ne veulent plus vivre avec les autres. Ils ont leurs quartiers barricadés, leurs moyens de transport, leurs hôpitaux. pic.twitter.com/im6GFBqCQm
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) July 2, 2023
La proposition incongrue de la droite
Alors que Mélenchon pointe la responsabilité des riches dans ces scènes de chaos, l'extrême droite, elle, appelle à une solution incongrue : la suppression des aides sociales contre les parents des jeunes émeutiers. « Je suis choqué de voir tous ces mineurs dans la rue toute la nuit et qui sont à l’origine de ces émeutes. Que font les parents ? » s'est notamment interrogé le président LR du conseil départemental de Haute-Marne, Nicolas Lacroix. Comme d'autres figures de ce courant politique, à l'instar du président du RN, Lacroix veut une loi qui permettrait aux départements de supprimer ou suspendre non seulement le « RSA (...) mais aussi les aides à la cantine, le fonds de solidarité logement (FSL)… ».