L’Élysée commande 11 000 bouteilles de champagne à 550 000 euros dans une conjoncture de crise

Photo de Kamal Boudjadi, un homme d'âge moyen avec des cheveux courts et clairsemés, portant des lunettes et une chemise rose-rouge. Il a un teint clair, un visage légèrement souriant, et regarde directement la caméra. L'arrière-plan est d'une couleur dégradée allant du rose à l'orange.
Par Kamal B Publié le 21 avril 2024 à 17h00
L'Élysée commande 11 000 bouteilles de champagne à 550 000 euros dans une conjoncture de crise
L'Élysée commande 11 000 bouteilles de champagne à 550 000 euros dans une conjoncture de crise - © Econostrum.info

Allier rigueur budgétaire, reposant sur une prévision d’économiser 20 milliards d’euros, représentation internationale de la France et l’excellence de sa gastronomie et de ses vins, donne du fil à retordre à l'Élysée

Preuve en est, cette polémique née entre le journal L’Informé et la présidence de la République pour une histoire de bouteilles de champagne de 550 000 euros. Dans sa quête de réapprovisionnement en champagne, la présidence de la République a lancé un appel d’offre pour l’acquisition de 11 040 bouteilles pour un montant total maximum fixé à 550 000 euros hors taxes.

Une dépense qui intervient au moment où le gouvernement souhaite économiser 20 milliards d’euros, écrit le journal L’Informé qui a révélé l’information. Le même média a indiqué que l’Élysée commande « chaque année environ 2 760 bouteilles de champagne, soit 1 500 bouteilles de champagne rosé et 1 260 bouteilles de champagne classique ».

Une dépense jugée onéreuse, ajoute-t-il, précisant que si l’on table sur le haut de la fourchette du budget indiqué dans l’appel d’offre, on sera tout de même autour de 50 euros la bouteille, ce qui est déjà plus onéreux que du champagne de qualité « standard ».

L’Élysée explique la procédure

Réagissant aux affirmations de L’Informé, l’Elysée juge « erroné de se baser sur les chiffres partagés dans un appel d’offres public pour déterminer la consommation et les usages de la présidence de la République ». L’appel d’offre, explique-t-on, ne fait que demander aux entreprises y répondant d’être en capacité de fournir jusqu’à 11 000 bouteilles. Une estimation qui ne correspond absolument pas au nombre de bouteilles commandées et donc consommées par an.

Dans la même réponse, la présidence bat en brèche les chiffres de L’Informé qui, explique-t-elle, a divisé le montant maximal de l’accord-cadre par le nombre de bouteilles commandables, alors que les bouteilles de champagne blanc commandées dans le cadre du marché actuel coûtent 14 euros et celles de champagne rosé 16 euros. Des tarifs en TTC, avec 20 % de TVA, appelée à revenir dans les caisses de l’État.

L’Élysée relève une autre erreur dans le calcul du journal dans son analyse des critères de sélection des offres. Si 40 % de la pondération concerne le prix, les 60 % restants concernent la qualité des offres techniques et non celle des champagnes.

Nécessité de rigueur budgétaire et souci de l’image internationale de la France

Une bouteille de champagne servie au Roi Charles III, lors de son dîner en septembre dernier, soulève des questions sur la nécessité de rigueur budgétaire et le souci de préserver l’image de la France à l’international. Il s'agit de la bouteille de champagne Pol Roger, cuvée Winston Churchill 2013 en magnum, qui coûte, selon L’Informé, 700 euros.

Cela est jugé en porte-à-faux avec la politique actuelle du gouvernement qui met en avant une rigueur budgétaire à même de permettre à la France d’économiser quelque 20 milliards d’euros. De son côté, la présidence explique qu’il s’agit d’un cadeau offert dans le cadre d’une convention de mécénat signée entre la présidence et la maison de champagnes Salon. Un accord, ajoute-t-elle, qui ne donne d’ailleurs pas droit à une déduction fiscale.

Photo de Kamal Boudjadi, un homme d'âge moyen avec des cheveux courts et clairsemés, portant des lunettes et une chemise rose-rouge. Il a un teint clair, un visage légèrement souriant, et regarde directement la caméra. L'arrière-plan est d'une couleur dégradée allant du rose à l'orange.

Journaliste depuis plus de vingt ans. Passages dans plusieurs rédactions de la presse généraliste. Multiples formations en communication événementielle, je porte un intérêt particulier à l’actualité économique.

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