En France, les industriels sont dans le collimateur du gouvernement. Accusés d'augmenter les prix de manière abusive, les patrons des groupes agro-alimentaires sont sommés de réduire leurs marges pour éviter d'être taxés. L'offensive contre ces industriels a été lancée par le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. Le responsable a été rejoint par la Première ministre, Élisabeth Borne, qui a menacé à son tour ces industriels.
L'inflation a atteint des niveaux record en France. Le gouvernement signale la nécessité urgente de faire baisser les prix, notamment des produits de première nécessité. Pour y parvenir, l'exécutif vise les industriels. Il y a quelques jours, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait réitéré sa demande aux industriels d’accélérer les négociations, pour faire baisser les tarifs. À défaut, ils seront taxés.
« Avant la fin du mois de juin, je publierai la liste de tous les industriels de l’agro-alimentaire qui ont joué le jeu et la liste des industriels de l’agroalimentaire qui ont refusé de revenir à la table des négociations et qui n’ont pas voulu faire baisser les prix de détail alors que les prix de gros baissent », avait donc menacé ce ministre qui avait promis d’user de la fiscalité « pour aller rechercher dans les marges des grands industriels, qui sont élevées et qui se redressent, les prix qu’ils (industriels, NDLR) n’ont pas voulu donner aux consommateurs lors des négociations commerciales du printemps ».
Elisabeth Borne hausse le ton
Après Le Maire, c'est au tour de la Première ministre d'aller dans le même sens. Dans son intervention sur France 3, Elisabeth Borne a également menacé les industriels qui « ne jouent pas le jeu » de taxation. Lors de son passage sur la chaîne publique, la cheffe du gouvernement a notamment promis que « l'inflation dans les prochains mois sera moins forte que ce qu'elle a été ces derniers mois (...) pour des produits très importants pour les Français : les pâtes, l'huile, la volaille ».
Elle a averti : « Si certains industriels ne jouent pas le jeu [en baissant les prix], on pourra être amenés à les taxer », insistant qu'« il faut que les industriels qui ont augmenté leurs marges prennent très sérieusement la demande du gouvernement ».