La France est-elle totalement à l’abri pour cette saison 2023-2024 des coupures d’électricité en plein hiver ? Le risque est « faible », rassure le gestionnaire du réseau RTE.
À vrai dire, dans les prévisions de l’entreprise publique chargée de la gestion du réseau des lignes haute tension, le risque zéro n’est pas totalement écarté, même si la tendance est à l'assurance quand on évoque le risque que la situation vécue en 2022, et qui a vu la France s’en remettre à l’importation, se reproduise. « Ça va mieux », rassure, en effet, le président du directoire de RTE.
Pour l’heure, l’offre disponible semble bien répondre à la demande exprimée. D’où le risque estimé à « très faible » en ce mois de novembre. Un risque qui sera toutefois ramené à « faible » pour les prévisions des mois à venir, lorsque l’hiver aura pris toute sa place, avec la hausse de la consommation nationale, et partant, de la demande. L’incertitude planera toujours donc sur ce marché en relation direct avec la production du parc nucléaire français. Un parc affecté qui n’a pas été sans conséquence, l’an dernier, sur la production qui a subi une sensible régression, suite à la mise hors service de plusieurs réacteurs.
Mais depuis, « une proportion notable du parc nucléaire a pu être contrôlée et réparée au cours de l'année », rassure RTE. Est-ce pour autant qu’il n'y a plus rien à appréhender ? Peut-être, mais pas totalement ! RTE explique que « le recours aux moyens de sauvegarde ne se matérialiserait que dans des scénarios très dégradés combinant plusieurs aléas défavorables : reprise rapide de la consommation, retards sur les retours d'arrêts des centrales nucléaires, vague de froid sévère ou limitations fortes des imports ».
Augmentation des prix de l'électricité en février !
En fait, tout repose sur l’attitude individuelle et collective des consommateurs. À vrai dire, la politique d’austérité devrait être toujours de mise pour éviter de revivre les scénarios cauchemardesques. RTE mise sur la bonne conduite de chacun pour reconduire cette attitude de consommation à l’économie, d’autant plus que les prix de l'électricité demeurent non seulement chers, mais ils sont appelés à augmenter encore dès février 2024.
« On va rester sur ce niveau durant l'hiver (…) les prix de l'électricité sont toujours hauts (...) et il y a toujours une incitation aux économies d'énergie, notamment avec les plans sobriété du gouvernement », mise RTE qui table sur une pointe de demande électrique qui « resterait cet hiver a priori significativement inférieure à 100 gigawatts ».
À noter que c’est par mesure de sécurité d'approvisionnement que le gouvernement a opté pour la remise en marche du parc des réacteurs nucléaires. Actuellement, la France compte quatre sources de production d’électricité : outre les réacteurs nucléaires qui fournissent à hauteur de 45 GW, il y a les barrages hydroélectriques, les éoliennes et les centrales à charbon.