Dès cette année, le système des heures creuses connaîtra une transformation majeure en France. La CRE prévoit de généraliser cette tarification pour optimiser la consommation énergétique et intégrer davantage les énergies renouvelables. Ces changements auront des impacts significatifs sur les habitudes des ménages.
Le système des heures creuses, qui propose un tarif réduit pendant certaines plages horaires, s’étendra à un plus grand nombre de foyers à partir de 2025. La CRE entend ainsi supprimer progressivement l’option base, où le prix du kWh reste uniforme toute la journée. En rendant les heures creuses obligatoires pour de nombreux consommateurs, les autorités visent une répartition plus efficace de la consommation d’électricité, réduisant les pics de demande et optimisant l’utilisation des infrastructures existantes.
Un calendrier progressif
Le déploiement de cette réforme se fera en plusieurs étapes. Dès le 1ᵉʳ février 2025, les nouveaux compteurs électriques d’une puissance de 9 kVA à 15 kVA, utilisés par environ 2,1 millions de ménages, adopteront automatiquement le système des heures creuses. Un an plus tard, à partir de février 2026, ce sera au tour des ménages équipés de compteurs d’une puissance entre 18 kVA et 36 kVA, soit les gros consommateurs d’électricité.
Pour les foyers ayant des compteurs plus modestes (3 ou 6 kVA), la CRE prévoit des expérimentations, avec l’introduction d’une ou deux heures par jour plus chères pour inciter les utilisateurs à ajuster leur consommation.
Nouvelles plages horaires pour les heures creuses
Traditionnellement, les heures creuses se situaient la nuit, lorsque la demande en électricité était faible. Mais avec l’essor des énergies renouvelables, notamment le solaire, la production est désormais plus abondante en journée, surtout l’après-midi. La CRE envisage donc de déplacer une partie des heures creuses en milieu de journée, notamment pour favoriser la consommation d’électricité issue du solaire. Cette initiative devrait encourager les consommateurs à utiliser leurs appareils électriques, comme les lave-linges ou chauffe-eaux, pendant les périodes de forte production solaire.
L’objectif principal de cette réforme est de réduire la pression sur le réseau électrique tout en intégrant davantage d’énergies renouvelables. En favorisant des tarifs avantageux pendant les périodes de forte production, la CRE espère limiter la nécessité de recourir à des moyens de production coûteux et moins écologiques. Cela pourrait également contribuer à une baisse des émissions de carbone et à une gestion plus durable de l’énergie.
Des impacts pour les consommateurs
Si cette réforme promet des avantages environnementaux et économiques à long terme, elle soulève aussi des questions pour les consommateurs. Ces derniers devront adapter leurs habitudes de consommation pour maximiser les économies. Pour certains foyers, la suppression de l’option base pourrait entraîner une hausse des factures, notamment pour ceux qui consomment majoritairement en heures pleines.
Avec cette réforme, la CRE marque une nouvelle étape vers une transition énergétique plus équilibrée, mais son succès dépendra largement de l’adhésion des ménages et de la communication autour des changements.